Ils ont implanté des « souvenirs » dans le cerveau d’oiseaux pour leur apprendre à chanter

Crédits : UTSW

Des chercheurs ont réussi à encoder des « notes » musicales dans le cerveau des oiseaux en manipulant l’activité de leurs neurones. Les oiseaux ont ensuite utilisé ces « souvenirs » implantés pour apprendre un nouveau chant qu’il n’avait jamais entendu auparavant.

Pour arriver à maîtriser le langage, l’outil le plus efficace reste la répétition. C’est donc la technique utilisée avec les bébés humains. Ils apprennent au prix de beaucoup d’entraînement, de répétitions et d’efforts. Mais bien que le langage soit une étape cruciale dans notre développement, certaines composantes de son apprentissage restent encore incomprises. Comment le cerveau arrive-t-il à encoder les souvenirs nécessaires pour imiter les sons émis par nos chers parents ? Pour tenter de le comprendre, des chercheurs de l’UT Southwestern (États-Unis) se sont penchés sur les oiseaux chanteurs. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Science.

Implanter des « souvenirs » dans le cerveau

Sur les pinsons zébrés, plus exactement. Ces oiseaux s’y prennent en effet de la même manière que nous pour apprendre à communiquer. Très tôt, les petits écoutent leur père chanter, mémorisent les notes, puis essayent de les répéter. Au bout de dizaines de milliers de tentatives, le petit arrive finalement à chanter la même chose que son père.

L’idée de cette étude était la suivante : leur apprendre une chanson en encodant les notes directement dans leur cerveau. Pour ce faire, les chercheurs ont activé un circuit de neurones grâce à des impulsions de lumière. La durée de chaque note correspondait à la durée pendant laquelle la lumière était maintenue. Plus l’exposition à la lumière était courte, plus la note était courte. Et inversement.

« Nous n’enseignons pas à l’oiseau tout ce dont il a besoin de savoir – juste la durée des syllabes dans son chant, explique Todd Roberts, principal auteur de l’étude. Les deux régions du cerveau que nous avons testées dans cette étude ne représentent qu’une pièce du puzzle. Néanmoins, la découverte est remarquable car elle ouvre de nouvelles voies de recherche pour identifier davantage de circuits cérébraux qui influencent d’autres aspects de la vocalisation, tels que la hauteur et l’ordre de chaque son ».

oiseaux pinson
Un petit pinson zébré. Crédits : Pixabay

Comme prévu par les chercheurs, les petits oiseaux ont réussi à retranscrire la durée des notes. Celles-ci ayant été encodées dans leur cerveau. Autrement dit, ils ne les avaient jamais entendues auparavant.

Si le cerveau humain est effectivement plus complexe que celui de l’oiseau chanteur, les chercheurs espèrent néanmoins pouvoir un jour utiliser ces connaissances pour cibler des gènes spécifiques de la parole qui sont perturbés chez des patients atteints de troubles du développement neurologique.

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