Une équipe de chercheurs chinois annonce avoir trouvé le moyen de faire « pousser » de l’émail. Une technique innovante qui pourrait bientôt révolutionner notre manière de soigner les caries.
La carie dentaire touche près de trois milliards de personnes dans le monde. L’émail de la dent est le premier touché. L’infection se propage ensuite, atteignant alors la dentine. Le problème de l’émail, le tissu le plus dur du corps, c’est qu’il ne peut pas se régénérer. Pour le remplacer, les dentistes utilisent d’autres matériaux comme de la résine, des alliages métalliques ou encore de la céramique. Ça fonctionne, mais ces matériaux n’adhèrent pas complètement à l’émail naturel de la dent. Ce ne sont que des solutions temporaires.
Un nouvel émail
Le fait est que l’émail naturel de la dent présente une structure étonnamment complexe – qui explique d’ailleurs sa dureté. Reproduire cette « armature biologique » a toujours été un défi pour les chercheurs. Mais un nouveau pas vient d’être franchi. Zhaoming Liu et son équipe de l’Université du Zhejiang en Chine, ont en effet mis au point un nouveau gel réparateur à base de calcium et de phosphate. Il s’agit de deux éléments de base de l’émail. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Science Advances.
Les chercheurs expliquent avoir testé ce nouveau gel en l’appliquant sur des dents humaines endommagées par de l’acide. Ils ont ensuite laissé les dents dans des récipients de fluide conçus pour imiter l’environnement de la bouche pendant 48 heures. Il est ressorti que le gel avait réussi à stimuler la croissance d’un nouvel émail hautement résistant qui se soudait parfaitement aux dents humaines. Ce nouveau revêtement n’avait en revanche que 3 micromètres d’épaisseur – soit environ 400 fois plus mince que l’émail.

Une approche très prometteuse
La technique va donc devoir être perfectionnée pour espérer atteindre les 0,5 à 2 mm d’épaisseur nécessaires pour empêcher les caries de se développer. Mais les chercheurs sont confiants, espérant des premiers essais cliniques d’ici deux à trois ans. L’avantage, c’est que les matériaux utilisés ici restent relativement bon marché, et peuvent être préparés à grande échelle. « Après des discussions intensives avec les dentistes, nous pensons que cette nouvelle méthode pourra être largement utilisée à l’avenir », assure le docteur Zhaoming Liu. On ne demande qu’à le croire.
Rappelons qu’il y a deux ans, une autre équipe de chercheurs chinois avait publié une étude concernant le développement d’un potentiel vaccin contre les caries. Les résultats semblaient à l’époque très prometteurs. Du moins chez la souris. Ces recherches sont actuellement encore en cours, et devront passer par les tests cliniques avant une éventuelle commercialisation.
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