Ils ont découvert les restes de la plus ancienne forêt du monde

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Crédits : LUM3N /pixabay

Des chercheurs ont découvert les restes de la plus ancienne forêt de l’histoire. Elle tapissait la région de Catskill, dans l’État de New York, il y a 385 millions d’années.

Jusqu’à présent la forêt fossile de Gilboa, à New York, était considérée comme la plus ancienne de la Terre. Située dans le comté de Schoharie, la région abrite en effet des restes de troncs d’arbres datés a environ 380 millions d’années. Une équipe de recherche de l’Université de Binghamton annonce aujourd’hui la découverte d’une forêt plus ancienne encore.

Nous sommes dans la région de Catskill, près du Caire, à une quarantaine de kilomètres du site fossile de Gilboa. Sur place, les chercheurs ont retrouvé les restes d’un vaste réseau d’arbres massifs vieux de 385 millions d’années. À l’époque, la forêt s’étendait sur environ 400 kilomètres carrés.  Une découverte importante qui représente un véritable tournant dans l’histoire de la Terre.

« La période dévonienne représente une époque où les premières forêts sont apparues sur la planète, explique William Stein, principal auteur de l’étude. Les effets sur les écosystèmes ont été d’une ampleur de premier ordre, que ce soit dans l’atmosphère, à la surface de la Terre ou dans les océans. Dès que les premières forêts sont apparues, le monde n’a plus jamais été le même« .

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Nettoyage du site de la forêt fossile du Caire. Crédits : William Stein

Une forêt ancienne aux allures modernes

Selon les premières analyses, la forêt abritait trois types de végétaux, chacun avec son propre système racinaire.

Les premiers étaient des plantes primitives qui ressemblaient à des fougères ou à des prêles des champs modernes perchées en haut d’un petit tronc. Leur taille variait entre 30 centimètres et trois mètres de haut, et leurs racines étaient assez rudimentaires. Les chercheurs suggèrent que ces plantes poussaient un peu comme des mauvaises herbes, occupant tout l’espace, mais qu’elles ne vivaient qu’un an ou deux.

Les seconds – Archaeopteris – étaient des plantes ligneuses ressemblant en apparence aux conifères modernes. Ils ont peut-être été quelques-uns des premiers vrais arbres à se former. Ces végétaux présentaient également un système racinaire très important et à croissance continue, permettant à ces arbres de grandir et de vivre plus longtemps. Certains, peut-on lire, pouvaient atteindre les 11 mètres de haut. Ce sont eux qui dominaient l’écosystème forestier local.

« Ces plantes étaient très en avance par rapport aux autres plantes du Dévonien, note le chercheur. Archaeopteris était certes encore très différent des arbres modernes, mais semblait néanmoins montrer la voie vers l’avenir des forêts ».

Enfin le troisième type d’arbre est pour le moment non identifié. Les chercheurs suggèrent qu’il pourrait s’agir d’un « arbre à écailles ».

« Cela aurait ressemblé à une forêt assez ouverte avec des conifères d’aspect petit à moyen, entourés de fougères arborescentes individuelles et groupées« , écrivent les chercheurs. Les forêts de la période dévonienne semblaient donc assez hétérogènes, tout comme les compositions modernes.

Notons par ailleurs que des fossiles de poissons découverts à la surface de la carrière suggèrent que cette forêt disparu à cause d’une importante inondation.

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