Des chercheurs ont récemment mesuré la valeur nutritive du régime alimentaire des dinosaures herbivores en cultivant leur nourriture dans des conditions atmosphériques similaires à celles observées il y a environ 150 millions d’années.
De nombreux scientifiques pensaient auparavant que les plantes cultivées sous une atmosphère avec des niveaux élevés de dioxyde de carbone avaient une faible valeur nutritionnelle. Une nouvelle approche expérimentale menée par Fiona Gill de l’Université de Leeds (Royaume-Uni), montre que ce n’est pas nécessairement vrai.
Les chercheurs ont ici cultivé de la prêle et du ginkgo sous des niveaux élevés de dioxyde de carbone imitant les conditions atmosphériques de l’époque. Ces deux plantes constituaient les repas des plus grands dinosaures herbivores (sauropodes) il y a 150 millions d’années. Un système de fermentation artificielle a ensuite été utilisé pour simuler la digestion des feuilles dans l’estomac des sauropodes, permettant aux chercheurs de déterminer leur valeur nutritionnelle.
Publiés dans la revue Paleontology, les résultats montrent aujourd’hui que de nombreuses plantes avaient des niveaux de nutriments significativement plus élevés que ce que l’on croyait auparavant. Les grands herbivores auraient donc eu besoin de manger beaucoup moins par jour, et l’écosystème aurait pu soutenir une densité de population de dinosaures relativement plus élevée : probablement jusqu’à 20 % de plus que ce qui avait été estimé précédemment.
« Le climat Ă©tait très diffĂ©rent Ă l’époque mĂ©sozoĂŻque – lorsque l’énorme brachiosaure et le diplodocus vivaient – avec des niveaux de dioxyde de carbone probablement plus Ă©levĂ©s, explique la palĂ©ontologue et gĂ©ochimiste Fiona Gill. L’hypothèse selon laquelle les plantes qui poussent plus vite sous des niveaux de Co 2 plus Ă©levĂ©s ont une valeur nutritionnelle plus faible ne tient plus. Nos rĂ©sultats montrent en effet que ce n’est pas le cas pour toutes les espèces vĂ©gĂ©tales ».
Cette nouvelle étude ne donne pas une image complète du régime des dinosaures et ne couvre pas non plus l’étendue des plantes qui existaient à l’époque, mais permet une meilleure compréhension de la façon dont les dinosaures mangeaient. Ces recherches peuvent donc aider les scientifiques à comprendre comment ces derniers vivaient.
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