Des chercheurs suisses ont récemment mené une importante étude ayant permis d’identifier un des nouveaux gènes jouant un rôle dans le trouble bipolaire. Par ailleurs, deux types de troubles bipolaires en lien avec le génome ont été identifiés.
Qu’est-ce que le trouble bipolaire ?
Le trouble bipolaire est un trouble de l’humeur, qui varie entre les deux pôles « maniaque » et « dépressif ». Il s’agit tout simplement d’une variation anormale de l’humeur caractérisée par une alternance de périodes d’excitation et de dépression. Nommé « psychose maniaco-dépressive » jusqu’en 1980, le trouble bipolaire touche environ 1 % de la population mondiale au moins une fois dans sa vie.
Une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Genetics le 1er mai 2019 a permis d’identifier une vingtaine de nouveaux gènes liés au trouble bipolaire. Il s’agit selon l’équipe de l’Hôpital universitaire de Bâle (Suisse) d’une « étude d’association pangénomique » (GWAS), c’est-à-dire une analyse de nombreuses variations génétiques chez de nombreux individus. Le but ? Étudier leurs corrélations avec des caractéristiques liées au phénotype (traits observables d’un organisme).
Rappelons au passage qu’en 2017, des chercheurs français avaient déjà démontré que le développement de la schizophrénie et des troubles bipolaires était la conséquence du même facteur génétique.
Deux types de troubles bipolaires
Dans le cadre de leurs recherches, les médecins ont comparé le génome de 30 000 patients bipolaires avec celui de 170 000 sujets non touchés par ce même type de trouble. Au total, une trentaine de gènes ont été identifiés comme étant en lien avec ce genre de trouble, dont une vingtaine n’avaient jamais été corrélés à celui-ci. Or, le fait est que ces gènes contiennent en quelque sorte le mode d’emploi des canaux ioniques influençant l’activité neuronale.
L’étude a surtout permis de mettre en avant deux types de troubles bipolaires bien distincts. Le premier type est caractérisé par des phases maniaques et dépressives plus importantes – un trouble plus proche de la schizophrénie au niveau génétique. Le second type est un trouble plus léger, dont le profil génétique est plus proche de la dépression.
Également, l’étude a permis d’obtenir des précisions quant au développement de la maladie. En effet, les chercheurs pensent que la régulation de l’insuline par l’organisme ainsi que les facteurs liés à la régulation de la douleur jouent un rôle déterminant. Pour les meneurs de l’étude, ces recherches pourraient à terme déboucher sur de nouveaux traitements afin de lutter contre le trouble bipolaire.
Sources : Le Matin – La Libre
Articles liés :