Une équipe de recherche basée aux États-Unis a récemment dévoilé ses travaux concernant un riz transgénique qu’il serait possible de cultiver sur Mars. Il parviendrait en effet à surmonter une contrainte inhérente aux caractéristiques du sol de la planète rouge.
Faire pousser des denrées sur la planète Mars est un sujet qui revient assez souvent sur le devant de la scène. En 2017, des chercheurs avaient par exemple expliqué comment l’urine humaine pouvait aider à cultiver des plantes sur Mars. En 2020, des scientifiques ont imité le sol martien afin de mener des expériences de culture. Aujourd’hui, d’autres recherches plus récentes semblent être sur une piste pour faire face aux contraintes imposées par ce terreau inhospitalier pour les végétaux.
Un sol très hostile
Comme l’indique le magazine New Scientist dans un article du 15 mars 2023, des scientifiques de l’Université de l’Arkansas à Fayetteville (États-Unis) ont dévoilé des travaux très intéressants lors de la 54e édition de la Lunar and Planetary Science Conference à Houston. Il est question d’un riz OGM capable de répondre à une problématique du sol martien qui représente un obstacle à la culture de denrées.
Rappelons tout d’abord que le sol martien, constitué de sable, de poussières et de roches, est bien moins propice à la culture que celui de notre planète. Surtout, le sol de Mars est pauvre en nutriments et contient même des substances toxiques pour les plantes. Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs ont fait pousser du riz dans différents types de substrats intégrant à des taux variables du sol martien artificiel et du terreau classique. Or, si les résultats ont montré que le terreau classique était bénéfique pour la culture, la concentration de régolithe recouvrant la roche-mère de Mars l’est beaucoup moins. Une forte présence de régolithe donne des pousses de taille plus réduite, mais aussi des racines plus longues. Il s’agit de la preuve d’un sol manquant de nutriments, la plante n’ayant d’autre choix que d’explorer le sol plus en profondeur pour assouvir ses besoins.
Par ailleurs, reproduire les conditions du sol martien ne pouvait se faire pleinement sans l’ajout de perchlorate, un composant chimique toxique présent naturellement sur cette planète. Or, l’ajout de cette substance a réduit davantage la qualité des cultures. Autrement dit, ce perchlorate est peut-être le pire ennemi des futurs cultivateurs de la planète rouge.
Des recherches à poursuivre
Les chercheurs se sont alors concentrés sur le gène OsSnRK1 que les plants de riz contiennent. Leur objectif était de le modifier afin de rendre le végétal plus capable de se développer sur ce type de sol hostile. Pour ce faire, ils ont utilisé les ciseaux génétiques CRISPR-cas9 et les résultats ont été concluants. En effet, les graines de riz OGM se sont mieux développées même en présence de petites quantités de perchlorate.
Pour l’instant, ces recherches en sont à un stade préliminaire et rien n’indique que les scientifiques soient proches de leur but. Selon eux, il faudra peut-être modifier d’autres gènes afin de rendre les végétaux résistants au sol de Mars. De plus, le sol n’est pas la seule contrainte sur place, car l’atmosphère y est également très problématique. Elle est en effet composée de dioxyde de carbone à 96 %.