Ils découvrent un anticorps capable de régénérer les dents !

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Crédits : Daria Kulkova / iStock

Au Japon, des scientifiques ont dernièrement réussi à régénérer des dents chez des souris. Pour ce faire, ils ont utilisé un anticorps monoclonal. Dans un avenir plus ou moins proche, il sera peut-être possible de régénérer les dents des humains.

Un traitement encore expérimental

Entre 6 et 12 ans, 32 dents définitives apparaissent chez les êtres humains. Parfois, il est possible qu’une dent supplémentaire apparaisse généralement près des incisives. Au contraire, il peut s’agir de dents manquantes en raison d’une agénésie dentaire, une condition d’origine congénitale. Le plus souvent, il est question de l’absence de dents de sagesse, mais parfois de dents « normales ». Dans ce dernier cas, il incombe de poser une prothèse dentaire (ou un implant), un acte coûteux que l’Assurance maladie ne prend pas toujours en charge.

Des chercheurs de plusieurs universités japonaises disent avoir trouvé une piste sérieuse dans une publication de la revue Science Advances du 12 février 2021. Le but ? Régénérer une ou plusieurs dents absentes. Il est ici question d’un traitement encore expérimental dont seules des souris font l’objet. Les scientifiques travaillent sur un anticorps interférant avec les voies de signalisation bloquant la croissance des dents.

L’étude évoque le gène USAG-1, codant pour une protéine du même nom impliquée dans la croissance des dents. À partir du moment où ce gène s’exprime, il stoppe le développement et empêche ainsi l’apparition de dents supplémentaires. Lorsque ce même gène est déficient ou que la protéine n’est pas active, les dents poussent de manière incontrôlée et cela donne lieu à des dents supplémentaires.

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Crédits : AndreyPopov/iStock38

Agir sur le contrôle du développement des dents

Les chercheurs ont mis au point des anticorps monoclonaux contre la protéine USAG-1.  Elle empêcherait les interactions avec des voies de signalisation tels que BMP et Wnt. Le but de ces recherches est de vérifier si l’injection de l’anticorps stimule ou non le développement des dents chez des souris atteintes d’une agénésie dentaire congénitale d’origine génétique.

Les chercheurs ont injecté des anticorps dans des souris en cours de grossesse afin d’analyser la dentition de leurs petits. Or, la repousse de certaines dents a été observée, à savoir une molaire mandibulaire ainsi que des incisives maxillaires et mandibulaires. Selon les meneurs de l’étude, les anticorps se fixent sur la partie de USAG-1 interagissant avec LRP5/6. Il s’agit d’un corécepteur jouant un rôle dans la voie de signalisation de BMP impliquée dans le contrôle du développement des dents.

Ce succès permet d’affirmer qu’il est possible de régénérer plusieurs dents chez les souris, et éventuellement chez les humains. Toutefois, les meneurs de l’étude estiment que les anticorps monoclonaux anti-USAG-1 doivent seulement être utilisés lorsqu’il est question agénésie dentaire d’origine congénitale.