Ils découvrent l’un des plus anciens oiseaux volants de toute l’histoire

Le docteur Paul Scofield et le paléontologue amateur Leigh Love examinent une partie de la berge de la rivière Waipara, près du lieu où le fossile a été découvert. Crédits : Canterbury Museum

Une équipe de chercheurs annonce la découverte de l’une des plus anciennes espèces d’oiseaux volants nommées au monde, dans la région de Canterbury en Nouvelle-Zélande.

Les Pelagornithidae sont de grands oiseaux de mer préhistorique. Nous pensions qu’ils étaient apparus quelques millions d’années après la disparition des dinosaures dans l’hémisphère nord, avant de disparaître il y a 2,5 millions d’années. C’est en tout cas ce que suggéraient les archives fossiles. Mais la découverte d’un spécimen – le plus ancien qui plus est – en Nouvelle-Zélande vient rebattre les cartes. Protodontopteryx ruthae, l’espèce nouvellement nommée, évoluait sur Terre il y a 62 millions d’années. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Papers in Palaeontology.

Petit oiseau, mais grandes conséquences

C’est le paléontologue amateur Leigh Love qui, le premier, a identifié le squelette sur le site fossilifère de Waipara Greensand. Il a décidé de nommer l’oiseau en l’honneur de sa femme, Ruth, pour la remercier d’avoir toléré sa passion pour la paléontologie. Des chercheurs du Musée d’histoire naturelle de Francfort, en Allemagne, ont ensuite pris le relais. C’est d’ailleurs cette même équipe qui, il y a quelques semaines, avait découvert un ancien manchot géant dans la région. Protodontopteryx ruthae, de son côté, n’était peut-être pas très gros (de la taille d’un goéland), mais il nous invite à réécrire l’histoire.

« Bien que cet oiseau soit relativement petit, l’impact de sa découverte est extrêmement important pour notre compréhension de cette famille, explique en effet Paul Scofield, principal auteur de l’étude. Jusqu’à ce que nous ayons trouvé ce squelette, les fossiles les plus anciens de Pelagornithidae avaient été retrouvés dans l’hémisphère nord. Il présente également un certain nombre de caractéristiques squelettiques inattendues qui contribuent à une meilleure compréhension de l’évolution de ces oiseaux énigmatiques ».

Crédits : Canterbury Museum

Les analyses de ces ossements suggèrent en effet deux choses. D’une part que cet oiseau n’était visiblement pas capable de voler sur de grandes distances. Contrairement à ses descendants qui pouvaient atteindre les six mètres d’envergure. Son cou était également plus court et plus large. Une structure qui, selon les chercheurs, lui permettait de capturer des poissons pour se nourrir. Tandis que ses contemporains privilégiaient les proies au corps mou, comme des poulpes. Tout comme les autres espèces en revanche, Protodontopteryx ruthae présentait également des petites dents (appelées pseudo-dents) sur les bords de son bec.

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