Il y a cent ans jour pour jour débutait « l’enfer de Verdun »

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Il y a tout juste cent ans, le 21 février 1916, débutait la bataille de Verdun, un conflit long et terriblement sanglant qui reste dans la mémoire collective le symbole de la « Grande Guerre ». Retour en chiffres sur ce passage marquant de l’Histoire française.

« L’enfer sur Terre ». C’est selon ces termes qu’est souvent décrite la bataille de Verdun, dont le coup d’envoi a été donné le 21 février 1916, soit il y a cent ans jour pour jour, pour se terminer 300 jours plus tard, le 19 décembre de la même année. Dans les consciences françaises et allemandes, la bataille de Verdun est le symbole de la Grande Guerre, mais aussi de l’immense boucherie qu’elle fut. Si la bataille de la Somme (juillet-novembre 1916) fut plus meurtrière avec un million de morts, Verdun est une bataille que les Français ont menée pratiquement seuls.

Dans la boue et le froid, ces 300 jours de conflits ont débuté il y a 100 ans, et les chiffres témoignent à eux seuls de l’immense boucherie que fut la bataille de Verdun. En 10 mois, la bataille a mobilisé environ 2,3 millions de militaires, soit 1,1 million côté français et 1,2 million côté allemand. Au total, plus de 300 000 personnes y ont trouvé la mort, à part presque égale : 163 000 morts côté français (plus 215 000 blessés), et 143 000 morts côté allemand (plus 196 000 blessés).

Soldats français à l'assaut sortent de leur tranchée pendant la bataille de Verdun, 1916 / Docpix
Soldats français à l’assaut sortent de leur tranchée pendant la bataille de Verdun, 1916 / Docpix

Avec 1,1 million de soldats mobilisés côté français, c’est une part de 70 % de l’armée française qui a participé à cette bataille, dont d’importantes forces coloniales (tirailleurs algériens, marocains, somalis, etc.). Le système de rotation était le suivant : quatre jours sur le front, deux jours de « repos » en retrait. Côté allemand, ce sont quasiment les mêmes soldats qui ont combattu durant les 10 mois.

Le fort de Douaumont début et fin 1916.
Le fort de Douaumont début et fin 1916.

En ce qui concerne l’armement, là aussi les chiffres donnent le vertige et une certaine idée du côté sanglant de cette bataille. Les Français étaient là encore en infériorité, puisqu’ils disposaient de quelque 1700 pièces d’artillerie et de 80 avions contre respectivement 2200 et 300 pour les Allemands. Plus de 50 millions d’obus ont été tirés, 23 millions côté français et 30 millions de l’autre côté. La logistique devait suivre, en France, on est passé de 12 000 obus fabriqués par jour en 1914 à 300 000 en 1918. Pour cela, ce sont 240 tonnes d’explosifs qu’il fallait trouver, par jour !

Dépôt de munition français dans les lignes arrières / Willy John Abbot
Dépôt de munition français dans les lignes arrières / Willy John Abbot

Sources : geopolislexpress