Il y a 50 ans, Boeing voulait développer un avion porte-avions !

boeing 747
Crédits : Needpix

Dans les années 1970, le constructeur aéronautique et aérospatial Boeing avait eu une idée : transformer un 747 en un avion-porte-avions. L’objectif était notamment de s’affranchir des inconvénients des porte-avions flottants.

Une idée pertinente, en théorie

Qu’on se le dise, le porte-avions flottant est un navire exceptionnel et un moyen intéressant d’augmenter sa force de frappe. Néanmoins, il s’agit d’un bâtiment massif et plutôt lent. Or, défendre ce dernier implique de mobiliser d’autres navires de guerre, ce qui a évidemment un coût. Et si les porte-avions pouvaient voler ? L’idée semble un peu loufoque, mais en réalité, le géant de l’aéronautique étasunien Boeing y avait pensé dans les années 1970. Comme l’explique Popular Mechanics dans un article du 8 septembre 2020, le constructeur a formé une équipe pour travailler sur un concept d’avion baptisé Airbone Aircraft Carrier (AAC). Un document déclassifié de 1973 témoigne du développement de cette idée.

Pour l’équipe, le candidat le plus pertinent était le Boeing 747, le premier avion de ligne à fuselage large lancé en 1970. Ainsi, chaque AAC aurait pu contenir une dizaine de microjets militaires. Par ailleurs, les jets auraient pu être largués à raison d’un toutes les quatre-vingts secondes avant d’être rapatriés via un système de treuil. Une fois de retour, les jets auraient fait l’objet d’un réarmement et d’un réapprovisionnement avant de repartir au combat. À l’intérieur de l’AAC, les directeurs du projet avaient également pensé à aménager des quartiers pour le repos des pilotes.

avion porte-avions
Crédits : Air Force Flight Dynamics Lab

Un projet finalement laissé de côté

Quel était l’intérêt d’utiliser des AAC ? Selon l’équipe de chercheurs, cela aurait permis d’accélérer fortement la force de projection de l’armée des États-Unis. Ainsi, elle aurait pu intervenir encore plus vite que d’habitude pratiquement n’importe où dans le monde. Toutefois, un autre usage avait été imaginé lors de missions de combat. En effet, les AAC auraient pu escorter et défendre les bombardiers stratégiques.

Toutefois, Boeing n’a jamais développé ce projet dans la réalité. En effet, il aurait fallu inventer le système de lancement et celui de récupération, tout en développant des avions de chasse assez petits pour tenir dans l’AAC. Par ailleurs, les progrès réalisés en ce qui concerne les missiles sol-air durant la guerre du Vietnam (1955-1975) représentaient une importante menace.

Citons enfin le fait que l’armée des États-Unis développait au même moment et dans le plus grand secret des bombardiers furtifs comme le B-1 Lancer et le B-2 Spirit. Ceux-ci avaient pour objectif de se faufiler derrière les lignes ennemies sans avoir besoin d’escorte. Autrement dit, avant même de faire l’objet d’un développement concret, l’AAC était déjà obsolète.