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Il y a 3,5 millions d’années, les Australopithèques ont vu le ciel s’illuminer

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Crédits : DePasquale / STScI / NASA / ESA / G. Cecil

Il y a environ 3,5 millions d’années, une explosion titanesque s’est opérée dans le coeur de la Voie Lactée, illuminant une partie de la galaxie. Un événement céleste incroyable dont pourraient avoir été témoins les Australopithèques.

Il y a quelques mois, le trou noir supermassif de notre galaxie, aussi massif que quatre millions de soleils, a montré quelques signes d’activité. Rien de très alarmant cependant. Il s’agissait d’un simple « rot », probablement remonté après avoir englouti un petit nuage de matière passé un peu trop près. Rien de comparable à ce qui s’est passé il y a 3,5 millions d’années.

Un événement cataclysmique

De nouvelles recherches, appuyées par des observations de Hubble, suggèrent en effet qu’à l’époque, un nuage d’hydrogène d’environ 100 000 masses solaires est venu se frotter à l’ogre cosmique, tourbillonnant autour de ce dernier. L’instabilité résultant de cette rencontre aurait alors libéré deux cônes de rayonnement ultraviolet au-dessus et en dessous du plan de la galaxie et s’enfonçant profondément dans l’espace.

Une quantité d’énergie telle que le courant magellanique, ce ruban de gaz traînant derrière deux de nos galaxies satellites – le Grand Nuage de Magellan (LMC) et le Petit Nuage de Magellan (SMC) – s’est soudainement illuminé, une partie de son hydrogène se retrouvant complètement ionisée (atomes dépouillés de leurs électrons).

« Le flash aurait été si puissant qu’il aurait éclairé le flux [de gaz] comme un arbre de Noël. Ce fut un événement cataclysmique », explique Andrew Fox, du Space Telescope Science Institute (STScI) à Baltimore (États-Unis) et principal auteur de l’étude. « Cela nous montre que différentes régions de la galaxie sont liées. Ce qui se passe dans le centre galactique fait aussi une différence avec ce qui se passe dans le courant magellanique ».

Nos ancêtres primitifs, les Australopithèques, déjà en marche sur les plaines africaines, auraient probablement été témoins de cet événement, se révélant comme une lueur fantomatique située dans la constellation du Sagittaire.

Australopithèques
Il y a environ 3,5 millions d’années, une explosion titanesque a secoué le centre galactique. Nos lointains ancêtres hominidés présents en Afrique, les Australopithèques, en ont probablement été témoins. Crédits : Nasa, ESA, G. Cecil

Création des bulles de Fermi

Cette illumination du ciel nocturne ne fut pas la seule conséquence de cette explosion titanesque.

En 2010 ont été découvertes deux gigantesques bulles remplies de plasma, s’étendant à environ 30 000 années-lumière au-dessus et au-dessous du plan de la Voie Lactée. Nous pensions jusqu’à présent que ces « bulles de Fermi », comme on les appelle, s’étaient probablement formées lors d’un événement survenu au centre de notre Galaxie.

Ce que propose cette nouvelle étude, c’est que cette illumination du courant magellique et la création de ces bulles de Fermi ont en réalité la même origine.

voie lactée galaxie explosion
L’explosion survenue aux abords du trou noir central de la Voie lactée libère des cônes de rayonnement ultraviolet au-dessus et en dessous du plan de la Galaxie . Le « cône sud » illumine alors le courant magellanique, une structure gazeuse en forme de ruban suivant les deux galaxies satellites de la Voie lactée : le Grand Nuage de Magellan (LMC) et le Petit Nuage de Magellan (SMC). Le même événement éjecte également du plasma chaud formant deux bulles s’étendant à environ 30 000 années-lumière au-dessus et au-dessous du plan de notre Galaxie. Crédits : Nasa, ESA and L. Hustak

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