La plus grande extinction de l’histoire s’est déroulée il y a 252 millions d’années, en grande partie suite à une activité volcanique accrue en Sibérie. Si les détails de cette extinction restent encore flous, une récente étude nous en apprend aujourd’hui davantage sur le ressenti de la vie marine.
Notre planète a connu au cours de son histoire cinq grandes extinctions. La plus importante s’est produite il y a 252 millions d’années, entre le Permien et le Trias. En 30 000 ans seulement, 70 % des espèces terrestres et 96 % des espèces marines ont disparu. Cet épisode est à mettre au crédit d’une éruption volcanique massive survenue dans l’actuelle province russe de Sibérie. D’énormes quantités de dioxyde de carbone expulsées ont alors mené à un réchauffement de la planète et à un appauvrissement de la couche d’ozone. Mais comment cet épisode a-t-il affecté la vie marine, exactement ? Pourquoi quasiment tout ce qui vivait dans l’eau a-t-il disparu ?
La vie marine a étouffé
On note que les températures et les niveaux d’oxygène étaient à l’époque similaires à ce qu’ils sont aujourd’hui. De récentes simulations, détaillées dans la revue Science, suggèrent en revanche que la hausse très importante des températures (+11 °C) faisant suite à l’éruption aurait alors détraqué le métabolisme des créatures marines. Ces dernières ont augmenté leurs besoins en oxygène tandis que celui-ci disparaissait des océans. Selon les simulations, il y aurait en effet eu un appauvrissement en oxygène d’environ 76 % dans les océans. En d’autres termes, les animaux ont littéralement étouffé.
Un écho à notre époque
Intégrant ensuite les données relatives aux besoins en oxygène de 61 espèces marines connues, les simulations expliqueraient 50 % de la perte de diversité marine de l’époque. D’autres facteurs expliquent également cette extinction de la vie marine, tels que l’acidification des océans. Un constat qui fait aujourd’hui écho à ce que nous observons à notre époque. À la différence près qu’il y a 252 millions, la hausse des températures de 11 degrés Celsius s’est opérée sur plusieurs milliers d’années.
Si l’on se base sur les données d’émissions actuelles, d’ici l’an 2300, la couche supérieure de l’océan pourrait se réchauffer de plus de 5 °C, avertissent les chercheurs. La vie marine, si tant est qu’il y en ait encore une, pourrait alors une fois de plus étouffer, baignant dans des eaux plus acides et privées d’oxygène.
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