En cherchant à soigner lui-même son addiction aux opioïdes et sa dépression, un homme s’est injecté des champignons hallucinogènes dans les veines. Les médecins qui l’ont hospitalisé ont effectué des cultures en laboratoire afin de comprendre la nature de ses multiples symptômes.
Une solution prise en intraveineuse
Aux États-Unis, un homme a été hospitalisé dans un état grave alors qu’il cherchait à soigner à la fois son addiction aux opioïdes et sa dépression. Il s’agit d’un cas très particulier d’automédication qui a fait l’objet d’une publication dans la revue Journal of the Academy of Consultation-Liaison Psychiatry en 2021. L’individu atteint d’un trouble bipolaire avait arrêté son traitement depuis peu, ce qui avait entrainé des épisodes maniaco-dépressifs.
Dès lors, l’homme s’est intéressé aux effets thérapeutiques relatifs au microdosage de LSD ainsi qu’à la psilocybine, un hallucinogène produit par des centaines de variétés de champignons. Or, si les effets thérapeutiques de ces substances ont par le passé fait l’objet de nombreuses études, l’homme aurait péché sur la manière de consommer ces mêmes produits.
Dans un premier temps, il a préparé une tisane aux champignons hallucinogènes. En revanche, il est ensuite allé beaucoup plus loin en élaborant une injection intraveineuse à partir du résultat de la filtration de la tisane à l’aide d’un coton. Après la prise, de nombreux symptômes ont fait leur apparition : confusion extrême, jaunisse, nausées, diarrhée, début de dysfonctionnement des reins ainsi que des poumons et rythme cardiaque élevé. Il s’avère que l’homme était en état de choc septique.
Les champignons se développaient dans le sang
Si les effets de cette injection intraveineuse à très court terme restent inconnus, l’homme a finalement été admis aux urgences. Les experts de l’école de médecine de l’Université Creighton à Phoenix (États-Unis) lui ont administré plusieurs traitements afin de soigner les symptômes les plus urgents, notamment la présence de caillots dans son sang.
Les médecins ont ensuite fait appel à l’hémoculture, un type de culture en laboratoire très utile en infectiologie. L’objectif ? Découvrir une éventuelle présence de micro-organismes dans l’organisme du patient. Ainsi, des prélèvements ont fait l’objet d’une mise en culture et selon les résultats, les champignons injectés se développaient dans le sang de l’individu.
Si l’ensemble des mécanismes à l’œuvre dans cette infection restent encore à déterminer, les médecins ont rappelé que l’éducation des patients est très importante. Ils estiment en effet que les pouvoirs publics devraient sensibiliser davantage les citoyens en ce qui concerne les risques en lien avec l’automédication.