« Il pleuvait des abeilles ! » : un apiculteur perd 600 ruches au Québec

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Un apiculteur québécois a récemment retrouvé ses abeilles mortes, jonchant le sol et tombant des airs par millions. En une dizaine de jours seulement, l’exploitant a perdu pas moins de 600 ruches ! La cause ? Une grave intoxication aux pesticides.

Des millions d’abeilles mortes

Joël Laberge est un apiculteur renommé de Montérégie (Québec). Comme le révèle le quotidien La Presse le 6 juin 2020, l’intéressé a été témoin d’une véritable catastrophe pour son exploitation. De nombreux cultivateurs de bleuets – dont la pollinisation vient de débuter – ont décidé de louer 1 250 ruches appartenant à Joël Laberge. Toutefois, en se rendant sur l’un des sites où se trouvaient environ 200 ruches (7 millions d’abeilles), l’exploitant a retrouvé de très nombreuses abeilles à terre, mortes ou sur le point de mourir.

L’exploitant parle d’un mal étrange ayant décimé 170 ruches sur ce site en seulement quelques heures. L’intéressé a indiqué qu’il « pleuvait » des abeilles, tétanisées dans les airs. Au total, l’homme aura perdu pas moins de 600 ruches en 10 jours sur différents sites. Ainsi, Joël Laberge pourra cette année envoyer seulement entre 300 et 450 ruches afin d’aider les cultivateurs de bleuets, au lieu des 1 250 prévues initialement. Pour l’exploitant, la perte économique est lourde, à savoir entre 300 et 400 000 dollars.

abeilles ruches
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Un effet cocktail meurtrier

L’exploitation se trouve dans une zone où l’on cultive du maïs-grain. Or, en cette période, les producteurs épandent des pesticides sur leurs champs. Selon un syndicat local, les abeilles meurent par intoxication en raison d’un effet cocktail de différentes molécules chimiques. Le laboratoire du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a d’ores et déjà reçu plusieurs des insectes morts à des fins d’analyse. L’objectif est de confirmer l’hypothèse concernant la disparition des abeilles.

Par ailleurs, ce phénomène semble avoir été fortement amplifié par un épisode de sécheresse de plusieurs semaines. En effet, les abeilles auraient tenté de s’abreuver dans les feuilles de maïs. Or, les plantes qui suintent de l’eau peuvent contenir à la fois des insecticides provenant des semences mais aussi des herbicides issus des épandages. De plus, Joël Laberge a pointé le fait que certains exploitants ont continué leurs épandages malgré des vents soufflant à environ 20 km/h.

Il faudra toutefois attendre les résultats du laboratoire MAPAQ avant de définir formellement la cause de la mort de ces millions d’abeilles. Si les soupçons sont très forts concernant la cause de cette catastrophe, seuls les résultats pourront permettre une certitude. Pour le malheureux exploitant, le ministère de l’Agriculture devrait envoyer des inspecteurs sur le terrain et verbaliser les contrevenants si besoin.