Il n’y aurait jamais eu de « pause » dans le réchauffement climatique

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Une équipe de chercheurs l’affirme : il n’y a jamais eu de « pause » dans le réchauffement climatique observé. C’est du moins ce que suggère la ré-analyse de toutes les données concernant le « hiatus climatique ».

Il y a quelques années, plusieurs études ont fait état d’une pause dans le réchauffement de la planète. Grossièrement, il en était ressorti une augmentation moyenne des températures de seulement 0,05 °C par décennie entre 1998 et 2012, alors que nous observions une augmentation moyenne des températures de 0,12 °C par décennie de 1951 à 2012. Mais cette apparente « pause » – aussi appelée hiatus climatique – n’aurait jamais eu lieu. C’est du moins la conclusion d’une équipe de climatologues, qui vient de réévaluer l’ensemble des données existantes sur le sujet. Les détails de cette étude sont publiés dans les Environmental Research Letters.

«Pas ou peu de preuves»

«De nombreuses études au cours de la dernière décennie ont prétendu avoir décelé une pause ou un ralentissement du réchauffement planétaire, explique le docteur James Risbey, du CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation), l’organisme gouvernemental australien pour la recherche scientifique. Ces études ont généralement été présentées comme preuve, incompatible avec notre compréhension du réchauffement planétaire. Or, nos résultats montrent pourtant qu’il existe peu ou pas de preuves statistiques faisait état de cette « pause » dans l’augmentation des températures».

terre réchauffement climatique
Il n’y aurait finalement jamais eu de « pause » dans le réchauffement de la planète. Crédits : Pixabay.

Les chercheurs expliquent ici avoir examiné la manière même dont avait été défini le terme « pause », les intervalles de temps utilisées pour la caractériser et les méthodes mobilisées pour l’évaluer. Après avoir passé en revue l’ensemble des résultats, il en ressort que «ni les données actuelles ni les données historiques» ne corroborent cette idée de pause dans le réchauffement. Cette croyance «était due à divers biais dans l’interprétation du modèle et dans les observations. Elle n’était pas étayée par des statistiques robustes», note le chercheur. Et le simple fait de le penser pourrait avoir eu des conséquences.

Des leçons à tirer

«Le réchauffement climatique n’a pas cessé, mais nous devons comprendre comment et pourquoi les scientifiques ont fini par le croire. Cela nous permettra d’éviter de tels épisodes à l’avenir, poursuit en effet James Risbey. L’acceptation par la communauté de recherche sur le climat d’une pause dans le réchauffement planétaire a semé la confusion parmi le public et les politiques. Cette confusion pourrait à son tour avoir contribué à une réduction des actions visant à prévenir le changement climatique, dit-il. On ne peut pas connaître l’intégralité des coûts, mais les risques sont considérables. Il y a là des leçons à tirer pour la science et l’avenir».

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