Il neige de plus en plus en Antarctique, et ce n’est pas une bonne nouvelle

Aerial view of the antarctica with glaciers, mountain, snow and river

L’Antarctique a vu les chutes de neige augmenter de 10 % au cours des 200 dernières années. Cela pourrait être une bonne nouvelle compensant la perte de glace déjà observée, mais ce n’est pas le cas.

Présente cette semaine – le lundi 9 avril 2018 – lors de la réunion de l’Union européenne des géosciences (EGU) à Vienne, une équipe dirigée par le British Antarctic Survey (l’institut britannique officiel présent sur place)  s’est penchée sur le sujet. Elle décrit comment l’analyse des 79 carottes de glace recueillies à travers l’Antarctique révèle une augmentation de 10 % des chutes de neige sur les 200 dernières années. Pour mettre cela en perspective, c’est 272 gigatonnes de plus, soit le double du volume de la mer Morte. C’est également la quantité d’eau dont vous auriez besoin pour ensevelir toute la Nouvelle-Zélande sous 1 mètre de neige. Mais pourquoi n’est-ce pas une bonne chose ? Parce que cela ajoute de l’eau gelée à la quantité de glace qui glisse déjà lentement – mais sûrement – de l’Antarctique vers l’océan.

Pourquoi cela arrive-t-il ? Une atmosphère plus chaude contient plus d’humidité, ce qui entraîne une augmentation des chutes de neige en Antarctique : c’est l’un des impacts attendus du changement climatique. Mais les scientifiques ne savaient pas si l’augmentation des chutes de neige sur l’Antarctique réduirait ou non son rôle dans l’élévation du niveau de la mer. Malheureusement, cette dernière étude suggère que c’est probablement le cas. Plus de neige signifie donc une élévation plus rapide du niveau de la mer.

Selon de récentes recherches, la quantité croissante de neige s’accumulant sur la glace de l’Antarctique exerce en effet une pression qui accélère la vitesse à laquelle la glace s’écoule vers l’océan. « Il est complexe et difficile pour les scientifiques de comprendre et d’interpréter pleinement les changements dans la glace que nous observons aujourd’hui », explique Liz Thomas, auteure principale de l’étude, dans un communiqué de presse. « Nous savons que les deux principaux facteurs influençant le changement – le gain de masse (de la neige) et la perte de masse (de la fonte) – agissent différemment les uns des autres. Nos nouvelles découvertes nous aident à améliorer nos connaissances et notre compréhension ».

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