Il existe des grenouilles résistantes à un champignon mortel pour les amphibiens

La grenouille Arlequin a évolué et résiste beaucoup mieux aux assauts du champignon Batrachochytrium dendrobatidis Crédits : Flickr

Depuis près d’une trentaine d’années, les batraciens sont fortement impactés par une sorte de champignon pathogène. Des chercheurs américains ont récemment découvert des grenouilles qui seraient sur la bonne voie pour développer un antidote naturel, et ainsi survivre !

Depuis les années 1990, la science a remarqué que les populations de batraciens étaient fortement touchées par une terrible épizootie (épidémie), à tel point que plusieurs espèces ont déjà disparu et d’autres sont menacées d’extinction. Ceci concernerait également d’autres espèces d’amphibiens telles que les salamandres, un phénomène qui d’ailleurs n’épargne pas la France.

La cause est incarnée par le Batrachochytrium dendrobatidis, un champignon très virulent, parasitant les amphibiens en provoquant la chytridiomycose, une maladie infectieuse occasionnant la mort des individus infectés en bloquant leurs organes respiratoires. Il faut tout de même savoir que pas moins de 30 % des espèces mondiales d’amphibiens étaient déjà infectées en 2004 !

Publiée le 11 avril 2018, une étude menée par le Vanderbilt University Medical Center (États-Unis) en collaboration avec d’autres institutions a permis de découvrir que « certaines populations de grenouilles du Panama, en Amérique-Centrale, sont en passe de vaincre la maladie », comme l’explique la zoologiste américaine Jamie Voyles, de l’Université de Reno.

La spécialiste indique que les populations de grenouilles Arlequins avaient été particulièrement atteintes et réduites par le champignon, mais celles-ci auraient évolué, tout comme d’autres espèces de grenouilles. Il s’avère que ces batraciens ont subi une mutation génétique permettant de résister à la maladie.

Cependant la maladie n’a pas baissé d’intensité : ce sont en réalité les défenses de ces batraciens qui sont devenues meilleures. Il s’agit donc d’une lutte sans merci dont certaines grenouilles sortent victorieuses grâce à cet antidote naturel. Néanmoins, celui-ci reste à l’heure actuelle un mystère pour les scientifiques qui logiquement, poursuivent leurs investigations.

Potentiellement, ces recherches pourraient également permettre d’isoler quelques molécules présentes chez ces grenouilles et pouvant lutter contre certaines pathologies humaines, mais évidemment, rien n’est certain pour le moment.

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