Une fissure géante libère un énorme iceberg en Antarctique

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Crédits : équipe Halley / British Antarctic Survey

Un iceberg de plus de 1 200 kilomètres carrés vient de se séparer de la plate-forme de glace Brunt, Antarctique. Une fissure majeure s’était formée dans la région en novembre 2020.

Un vêlage attendu

Il fait la taille de l’agglomération de Paris. Un immense iceberg s’est détaché il y a quelques jours de la plate-forme de glace Brunt, une plaque de glace de 150 mètres d’épaisseur située au nord de l’Antarctique. Ce vêlage était attendu. En novembre dernier, une fissure majeure (la troisième en dix ans) s’était en effet dessinée sur la plate-forme de glace de Brun. Depuis, elle n’avait cessé de se développer.

Les douze chercheurs de la station Halley VI, située à moins de vingt kilomètres de la zone de rupture, avaient été évacués à la mi-février par avion, selon un communiqué de la British Antarctic Survey (BAS), qui exploite les lieux. Il s’agissait d’une simple précaution.

A priori, la structure ne devrait pas être affectée par ce nouveau vêlage. En 2016, le BAS avait déjà déplacé la station à trentaine de kilomètres à l’intérieur des terres pour éviter deux autres fissures majeures de la banquise.

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La station de recherche Halley VI positionnée par rapport à la nouvelle fissure (North Rift). Crédits : British Antarctic Survey

Garder un œil attentif

Cette fracture de la glace, peut-on également lire, s’est produite en raison d’un processus naturel, et non du changement climatique. Le morceau de glace n’en reste pas moins impressionnant, avoisinant les 1270 kilomètres carrés.

« Bien que ruptures de grandes parties des plates-formes de glace de l’Antarctique soient tout à fait normales, les grands événements de vêlage tels que celui détecté sur la plate-forme de glace de Brunt restent assez rares et passionnants », indique en effet Adrian Luckman, de l’Université de Swansea (Pays de Galles).

« Notre travail consiste maintenant à garder un œil attentif sur la situation et à évaluer tout impact potentiel du vêlage actuel sur la banquise restante », ajoute Simon Garrod, directeur des opérations du BAS, dans un communiqué. « Plusieurs scénarios sont désormais possibles pour les mois à venir : soit l’iceberg va s’éloigner, soit il va s’échouer et rester », à proximité, estime de son côté Jane Francis, directrice du BAS.

En attendant, les chercheurs ne reviendront pas avant l’été prochain, entre janvier et mars 2022.

Rappelons enfin que des morceaux de l’ancien « plus grand iceberg du monde », qui s’était détaché de la plate-forme de glace Larsen C en 2017, continuent de se fracturer au large de la Géorgie du Sud, une île isolée du sud de l’océan Atlantique. Deux robots seront bientôt sur place pour analyser l’eau autour des restes de la structure.