IA : la Chine est déjà devant les États-Unis selon un ancien du Pentagone

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La Chine a déjà battu les États-Unis dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) selon l’ancien responsable des logiciels du Pentagone, Nicolas Chaillan. Ce dernier remet en cause les problèmes de bureaucratie et de questionnements liés à l’éthique qui freinent les progrès technologiques du pays.

Les États-Unis encore à la maternelle

Il y a encore quelques mois, Nicolas Chaillan était en charge de l’un des départements les plus importants du gouvernement américain : celui des logiciels. Ce dernier a récemment démissionné de son travail, décrivant son rôle dans un post LinkedIn comme le « plus difficile et exaspérant » de sa carrière.

Selon lui, les États-Unis auraient en effet largement ignoré les technologies émergentes, telles que l’IA, l’apprentissage automatique et la cybersécurité, au profit des développements matériels à gros budget. Résultat : les cyberdéfenses de certains départements du gouvernement américain seraient au « niveau de la maternelle« , déplore l’ancien du Pentagone au Financial Times.

Pendant ce temps, la Chine, principale rivale des États-Unis sur le plan technologique, fait d’incroyables progrès. Il y a quelques mois, un rapport de la Commission nationale de sécurité sur l’intelligence artificielle avait d’ailleurs conclu que la Chine était susceptible de dépasser les États-Unis en tant que superpuissance mondiale de l’IA au cours de la prochaine décennie. Pour Chaillan, il est visiblement déjà trop tard.

« Nous n’aurons aucune chance de nous battre contre la Chine dans quinze à vingt ans. À l’heure actuelle, c’est déjà une affaire déjà conclue« , explique Chaillan dans le cadre de son interview.

Selon l’ancien du Pentagone, les États-Unis airaient pris du retard en raison de la réticence de Google à travailler avec le département américain de la Défense sur l’IA et des débats sur l’éthique liée au développement de l’IA. Pendant ce temps, les géants chinois de la technologie ont été invités à travailler aux côtés de l’État sans nécessairement se soucier des problèmes d’éthique.

Chaillan soulève également des problèmes de bureaucratie et de financements qui freinent encore davantage les progrès en cyber-technologie du pays. « Je me rends compte plus clairement que jamais que dans vingt ans, nos enfants, tant aux États-Unis que chez nos alliés, n’auront aucune chance de rivaliser avec la Chine« .

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Les progrès scientifiques de la Chine

De manière plus globale, la Chine ne cesse de s’illustrer sur le plan scientifique depuis plusieurs années. Dès 2017, la Chine a notamment commencé à publier plus d’articles scientifiques que les États-Unis.

Un autre exemple est celui de l’innovation. Les demandes internationales de brevet déposées via le Traité de coopération en matière de brevets (PCT) de l’OMPI sont l’un des indicateurs clés permettant de mesurer les différentes activités liées à l’innovation. Or, la Chine est passée devant les États-Unis en 2019 en déposant davantage de brevets, avant de conserver sa place en 2020. On a en effet dénombré 68 720 dépôts pour la Chine, soit +16% par rapport à 2019, contre 59 230 dépôts pour les États-Unis, soit +3%.

On peut citer un autre exemple dans le monde quantique. Il y a deux ans, le géant Google avait annoncé avoir atteint la « suprématie quantique ». L’ordinateur Sycamore représentait alors un pas de géant dans le monde de l’informatique quantique. Or, il y a quelques mois, des chercheurs chinois ont finalement annoncé avoir mis au point un ordinateur encore plus puissant.

Enfin, rappelons que le programme spatial chinois, toujours loin derrière le programme américain, a également réalisé quelques réalisations remarquables en très peu de temps.