Dans une publication récente, des scientifiques suisses ont présenté un nouveau modèle de leur création. Ce dernier a pour objectif de prédire le niveau de stress d’une personne en analysant la souris et le clavier de son ordinateur. Pour les responsables du projet, cette solution serait plus efficace que les capteurs de fréquence cardiaque.
Un modèle d’IA très efficace pour détecter le stress
Habituellement, détecter et mesurer le niveau de stress passe par l’utilisation d’objets connectés ou plus directement par une mesure de la fréquence cardiaque. À l’École polytechnique fédérale de Zurich (Suisse), une équipe de chercheurs tente quant à elle de lutter contre le stress chronique au travail par le biais d’analyses au niveau de la souris et du clavier. D’après eux, une personne stressée et une personne détendue ne saisissent en effet pas les mots et ne pointent pas leur souris de la même manière. Cette nouvelle méthode de détection du stress a été décrite dans un communiqué de l’établissement publié le 11 avril 2023.
Il s’avère qu’un fort niveau de stress affecte la capacité du cerveau à traiter les informations, mais également les facultés motrices. Dans le cadre de l’étude, 90 volontaires ont simulé des conditions de travail de bureau dans un laboratoire. Les chercheurs ont ainsi enregistré l’activité de leur souris et leur clavier, ainsi que leur fréquence cardiaque. De manière simultanée, les participants devaient indiquer leur niveau de stress. Par ailleurs, une partie des volontaires a pu travailler sans aucun dérangement tandis que d’autres devaient participer à un entretien d’embauche et étaient aussi dérangés par des messages. Fruit de leur étude, un modèle d’IA permet d’interpréter les données provenant de l’analyse afin de déterminer si la personne est stressée ou non.
Une étude qui se poursuit encore
Selon les scientifiques, cette méthode est plus efficace que les solutions existantes. Dans les faits, une personne en proie au stress ferait davantage de fautes sur le clavier et taperait les mots de manière saccadée ou par à-coups. Au contraire, une personne détendue ferait moins de pauses, mais ces dernières seraient plus longues. Au niveau de la souris, les personnes stressées bougeraient le curseur plus souvent, feraient preuve de moins de précision et couvriraient de plus larges distances sur l’écran.
Étonnés par l’efficacité de leur modèle, les scientifiques poursuivent leurs recherches encore aujourd’hui. Des employés suisses ont en effet accepté de participer à une autre phase de l’étude et donné leur accord pour que leur souris et leur clavier soient surveillés. Les résultats de cette phase seront disponibles en fin d’année 2023.
Selon les scientifiques, leur modèle d’IA pourrait dans un futur plus ou moins proche servir dans le but de prévenir le stress chronique au travail. En attendant, la question de la confidentialité des données reste un obstacle. Il faut dire qu’il n’est pas si évident de convaincre une personne laisser une IA analyser ce qu’il se passe au niveau de sa souris et de son clavier.
