Si de nombreux observateurs évoquent l’impact négatif des intelligences artificielles (IA), notamment d’un point de vue environnemental, une étude récente a au contraire souligné l’existence d’un aspect qui semble bénéfique pour le climat.
Des émissions de CO2 moins fortes chez l’IA ?
Fin mars 2024, Elon Musk avait annoncé une possible pénurie mondiale d’électricité en 2025. La principale raison évoquée n’est autre que le développement des IA, notamment pour le secteur automobile. D’une manière générale, le secteur de l’intelligence artificielle dans sa globalité est considéré comme étant très énergivore, ce qui contribue ainsi de manière non négligeable aux émissions de gaz à effet de serre, et donc au réchauffement climatique.
Publiée dans la revue Scientific Reports en février 2024, une étude permet de considérer le problème différemment. Les chercheurs de l’Université du Kansas à Lawrence et de l’Université de Californie à Irvine (États-Unis) expliquent en effet avoir focalisé leur intérêt sur des IA existantes telles que ChatGPT, DALL-E2 et Bloom AI.
Les auteurs de l’étude ont comparé les émissions de CO2 des IA avec celles produites par des humains effectuant des tâches similaires. Selon les résultats, les IA émettent entre 130 et 1 500 fois moins de CO2e (équivalent dioxyde de carbone) par page de texte générée, par rapport aux rédacteurs humains. Un autre chiffre semble très parlant : les systèmes d’illustration qui intègrent une IA émettent entre 310 et 2 900 fois moins de CO2e par image que les humains.
Des résultats à nuancer
Dans un communiqué, l’un des auteurs de l’étude Andrew Torrance a évoqué des « estimations prudentes » qui permettent d’affirmer que les IA sont extrêmement moins émettrices. Il a également indiqué qu’il s’agissait d’un point positif. Selon lui, les IA pourront rendre les gens plus productifs et renforcer le potentiel humain tout en démocratisant l’écriture. De plus, le scientifique pense que d’une manière générale, la technologie s’améliore avec une réduction de l’impact de l’humanité sur la Terre.
En revanche, malgré cet élan d’optimisme, les auteurs ont tout de même tenu à nuancer les résultats de l’étude. « Nous ne disons pas que l’IA est intrinsèquement bonne ou empiriquement meilleure. Simplement, lorsque nous l’avons examinée dans ces cas-là, elle consommait moins d’énergie », a ainsi déclaré Andrew Torrance.
Enfin, les émissions carbone ne peuvent pas être le seul facteur à prendre en compte au niveau des IA. Parmi les autres facteurs, nous retrouvons notamment les importantes pertes d’emplois très redoutées par de nombreuses personnes, ce qui pourrait également signifier une déstabilisation des sociétés.