Une IA va aider à déchiffrer le mystérieux manuscrit de Voynich !

Crédits : Wikimédia

 Datant du XVe siècle, le manuscrit de Voynich reste un mystère pour les chercheurs. Deux scientifiques américains ont mis au point une intelligence artificielle dont le but est de déchiffrer l’ouvrage, qui reste un des documents les plus célèbres de l’histoire de la cryptographie.

Pour faire simple, le manuscrit de Voynich est un livre écrit et illustré de manière anonyme, rédigé dans une écriture qui restait encore jusqu’à aujourd’hui à déchiffrer. Découvert en 1912, l’ouvrage date du XVe siècle selon la datation carbone. Doté de 240 pages, ce dernier comporte de nombreux dessins représentant des plantes, des observations astronomiques ou encore des personnes nues.

Plusieurs hypothèses ont déjà été émises concernant l’origine du texte. Divers langages ont été annoncés comme pouvant être celui du manuscrit tels que le thaï, le pinyin, le moldave, l’italien, le latin ou encore l’arabe coranique. Greg Kondrak et Bradley Hauer, deux chercheurs spécialistes du langage à l’Université d’Alberta (Canada), ont mis au point une série d’algorithmes permettant d’analyser l’alphabet de ce langage inconnu.

Si les chercheurs émettaient d’abord l’hypothèse que l’arabe soit la langue du manuscrit, il s’avère que celui-ci a en réalité été rédigé en hébreu. Cette découverte a été faite à l’aide des algorithmes entraînés via des échantillons de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, et ce dans pas moins de 380 langages, comme l’indique le compte rendu de l’étude paru dans la revue Transactions of the Association for Computational Linguistics.

Par la suite, les chercheurs se sont employés à traduire ce texte, qui visiblement était crypté. Là encore, les chercheurs ont créé un algorithme basé sur leur hypothèse de base, celle relative à un cryptage fondé sur des alphagrammes, une technique visant à réarranger les lettres d’un mot ou d’une suite de mots dans l’ordre alphabétique (par exemple avec le mot arbre = aberr).

« Il s’est avéré que plus de 80 % des mots existaient dans un dictionnaire hébreu, mais nous ne savions pas si, pris ensemble, ils avaient un sens », ont expliqué les chercheurs.

La première phrase traduite a été soumise par les chercheurs à un confrère capable de lire l’hébreu, mais celle-ci n’avait aucun sens. Ensuite, ils ont l’idée de se servir de l’outil Google Traduction pour traduire la phrase en anglais, et un début de résultat est apparu :

« Elle a fait des recommandations au prêtre, à l’homme de la maison, à moi et aux gens », une phrase curieuse, mais les chercheurs estiment qu’avec l’aide d’experts en hébreu, il serait possible d’en savoir plus sur son sens. Quoi qu’il en soit, si le manuscrit de Voynich garde encore une large part de mystère, celui-ci serait en réalité un guide botanique, une thèse déjà existante mais désormais alimentée par des mots traduits tels que « fermier », « lumière », « feu » ou encore « air ».

Sources : Futura Sciences – Trust My Science