Hydroxychloroquine : après à une mise au point de The Lancet, l’OMS annonce une reprise des essais cliniques

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Après la parution d’une étude controversée, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait suspendu les essais cliniques sur l’hydroxychloroquine. L’organisation vient toutefois d’autoriser leur reprise, plus d’une semaine après les avoir stoppés. Entre-temps, la revue scientifique qui avait publié l’étude a pris ses distances avec cette dernière.

Une étude vivement critiquée

Comme l’explique France Info dans un article du 3 juin 2020, l’OMS a déclaré la reprise des essais cliniques sur l’hydroxychloroquine. Il s’agit d’une nouvelle émanant de son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus via une conférence de presse virtuelle. Cette reprise des essais intervient neuf jours après leur interruption.

Rappelons que, le 22 mai, la revue britannique The Lancet avait publié une étude controversée sur l’hydroxychloroquine. Dirigée par le Pr Mandeep R Mehra de l’école de médecine d’Harvard (États-Unis), l’étude en question a été vivement critiquée. Le Pr Raoult l’avait même qualifiée de « foireuse », désignant ses auteurs comme des « pieds nickelés ».

Évoquons au passage la conclusion de l’étude. Cette dernière estimait que l’hydroxychloroquine n’avait pas fait la preuve de son efficacité sur les malades du Covid-19 hospitalisés. Pire encore, le médicament serait même néfaste et associé à un risque élevé de mortalité.

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Reprise des essais après la vague de contestation

L’OMS a donc ordonné la reprise des essais cliniques sur l’hydroxychloroquine après cette vague de contestation. Il semble que l’organisation ait pris en compte l’avertissement publié par The Lancet le 3 juin, au sujet de l’étude du 22 mai. La revue a indiqué vouloir alerter les lecteurs sur le fait que de sérieuses questions scientifiques avaient été portées à son attention. Toutefois, une lettre ouverte publiée par des dizaines de chercheurs – dont certains à l’origine sceptiques à propos du médicament – aurait davantage pesé dans la balance. Celle-ci soulevait à la fois des inquiétudes liées à la méthodologie et à l’intégrité des données.

Rappelons que l’étude intégrait les données de 96 000 patients hospitalisés entre décembre et avril dans 671 hôpitaux. Or, ces données proviendraient de Surgisphere, une obscure société étasunienne se présentant comme experte en analyse de données de santé. Par ailleurs, l’arrêt des essais cliniques sur l’hydroxychloroquine a été mondial et la France n’y a pas échappé. Le groupe pharmaceutique Sanofi a indiqué vouloir examiner les informations disponibles. Il s’agit également de réfléchir à une éventuelle reprise des essais ainsi qu’au recrutement de nouveaux patients.

Enfin, il ne s’agit pas de la première fois que des chercheurs s’expriment sur l’inefficacité potentielle de l’hydroxychloroquine. En effet le 15 mai, nous évoquions deux études allant dans ce sens, l’une menée en Chine et l’autre en France. En conclusion, les résultats ne plaidaient pas pour une adoption de ce médicament dans le cadre d’un traitement de routine pour les patients atteints du Covid-19.