Si les profondeurs océaniques demeurent en grande partie inconnues des hommes, il semble que les terres émergées ne représentent plus vraiment un secret. Et pourtant, nous découvrons parfois de nouvelles îles, le plus souvent nouvellement formées ou invisibles jusqu’à aujourd’hui.
Une base de données très particulière
Selon les estimations, notre planète compte environ deux millions d’îles, dont près de 460 000 sont répertoriées dans la Base de données insulaires mondiale (BIM). Cette plateforme basée sur l’imagerie satellite a pour but de soutenir la recherche de nouvelles terres émergées. Néanmoins, le modèle ne tient pas compte de la nature des découvertes. Autrement dit, il peut s’agir de nouvelles îles, mais également de plateformes pétrolières ou de grands navires.
D’une part, la méthode utilisée par cette base de données peut être perfectionnée et d’autre part, l’objectif n’est pas seulement d’ordre cartographique. En effet, découvrir une nouvelle île ou une terre émergée oubliée signifie potentiellement la protection d’un écosystème souvent endémique.
La découverte de nouvelles îles
Malgré les apparences, la découverte de nouvelles îles est relativement assez fréquente. En 2013, puis en 2023, plusieurs petites îles ont fait leur apparition suite à des éruptions volcaniques au Japon. Même événement en 2015 dans l’archipel des Tonga, une nouvelle terre qui pourrait d’ailleurs renseigner la science à propos de la planète Mars. Précisons tout de même que dans de nombreux cas, ces nouvelles terres disparaissent après quelques années seulement, principalement en raison de la hausse du niveau des océans.

En 2020, les membres du projet Thwaites Offshore Research (THOR) ont par ailleurs découvert une nouvelle île lors d’une expédition en Antarctique. La petite formation, qui n’apparaissait jusqu’ici sur aucune carte, se trouve au large du glacier de Pine Island, dans l’ouest du continent. Principalement constituée de granit, cette île baptisée Sif Island mesure 350 mètres de longueur. Jusqu’à sa découverte, elle était invisible en raison de la calotte glaciaire qui la recouvrait.
Enfin, en 2021, des chercheurs de l’Université de Copenhague (Danemark) ont annoncé la découverte d’une nouvelle île dans le cadre d’une expédition vers l’île d’Oodaaq (Groenland). Située à 780 mètres au nord de l’objectif, la nouvelle île serait celle qui se trouve le plus au nord du monde. Principalement constituée de limon et de graviers, cette petite terre mesure seulement 60 par 30 mètres. Pour les scientifiques, sa formation résulterait de l’agrégat progressif de matériaux en provenance des fonds marins. De plus, la permanence de cette île est toujours sujette à débat, malgré la présence de lichens à croissance lente.