Imaginez-vous remonter dans le temps, bien avant l’ère des dinosaures, jusqu’aux débuts de notre planète. À cette époque reculée, la Terre était un endroit très différent de ce que nous connaissons aujourd’hui. Il n’y avait alors pas de plantes ni d’animaux, juste des océans bouillonnants et une atmosphère pleine de produits chimiques simples comme le fer, le dioxyde de carbone et l’ammoniac. Comment ces simples produits chimiques ont-ils pu évoluer pour former les molécules complexes nécessaires à la vie ? C’est le grand mystère que tentent de résoudre les scientifiques avec l’aide de simulations informatiques sophistiquées.
À la recherche des origines de la vie
Les chercheurs pensent que le métabolisme moderne, c’est-à-dire les processus biochimiques essentiels à la vie observés chez les êtres vivants, a évolué à partir de l’environnement géochimique primitif de la Terre antique. Cependant, appréhender ce processus n’est pas simple. L’un des principaux défis auxquels les chercheurs sont confrontés est notamment de comprendre comment les molécules simples de la Terre primitive ont pu évoluer pour former les structures complexes nécessaires à la vie. Comment des molécules comme l’ADN et les protéines qui sont essentielles à tous les organismes vivants ont-elles pu émerger à partir de simples réactions chimiques ?
Pour tenter de répondre à ces questions, les chercheurs utilisent diverses approches, dont l’une des plus récentes est l’utilisation de la modélisation informatique pour simuler les conditions de la Terre primitive et étudier comment les réactions chimiques ont pu conduire à l’émergence de la vie.
La modélisation informatique de l’évolution des premières molécules vers la vie moderne représente naturellement un défi complexe. Les scientifiques doivent en effet prendre en compte de nombreux facteurs, tels que les réactions chimiques possibles, les conditions atmosphériques et géochimiques de l’époque, ainsi que les interactions entre les différentes molécules et les environnements dans lesquels elles évoluaient.
Malgré les progrès réalisés dans ce domaine, les chercheurs sont confrontés à plusieurs défis. L’un des principaux obstacles est le manque de preuves directes sur la transition de la géochimie primitive à la biochimie moderne. De plus, les études de modélisation antérieures ont échoué à reproduire bon nombre des molécules complexes utilisées dans les processus biochimiques modernes, ce qui soulève des questions sur la faisabilité des voies évolutives proposées. Pourtant, même face à ces défis, la recherche progresse.

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Crédits : Buradaki/iStockUne nouvelle percée
Des chercheurs ont en effet utilisé des simulations informatiques pour modéliser les voies évolutives possibles du métabolisme moderne à partir de ses prédécesseurs terrestres. Ils ont exploré l’évolution biochimique à l’échelle de la biosphère, en tenant compte des environnements géochimiques et atmosphériques de l’époque, ainsi que des interactions entre les organismes et leur environnement.
Pour alimenter leurs simulations, les chercheurs ont utilisé la base de données de l’Encyclopédie des gènes et des génomes de Kyoto qui répertorie un large éventail de réactions biochimiques. Cette base de données leur a permis d’explorer un large éventail de réactions chimiques qui auraient pu avoir lieu et évoluer au cours de la chronologie étudiée.
Malgré leurs efforts, les chercheurs ont constaté que leurs modèles n’ont pas réussi à reproduire de manière exhaustive les molécules utilisées dans les processus biochimiques modernes. Cependant, ils ont identifié un précurseur clé de certaines molécules biologiques importantes, appelées purines.