En examinant à la fois le quotient intellectuel (QI) et le quotient émotionnel (QE), une étude menée en Grèce montre que les jeunes hommes pensent que leurs scores sont significativement plus élevés qu’ils ne le sont en réalité. À mesure que nous vieillissons, en revanche, les chercheurs ont été surpris de constater un schéma inversé.
L’intelligence auto-estimée (SEI) fait référence à l’auto-estimation des personnes concernant leurs capacités intellectuelles. Bien que la SEI ait suscité l’intérêt des chercheurs dans de nombreuses revues par le passé, la plupart de ces travaux se sont concentrés sur les jeunes adultes, tandis que la SEI chez les personnes âgées est restée peu étudiée.
Dans le cadre de cette nouvelle étude publiée dans Brain and Behavior, une équipe de l’Université Aristote de Thessalonique (Grèce) a donc inclus ces dernières. Les chercheurs ont également examiné l’influence de variables supplémentaires telles que l’intelligence émotionnelle auto-estimée, l’attractivité physique, la santé, l’optimisme général, la religiosité ou encore la mémoire de travail.
Pour ces travaux, 159 jeunes adultes (dont 90 femmes avec un âge moyen de 28,77 ans) et 152 adultes plus âgés (dont 93 femmes avec un âge moyen de 71,92 ans) ont rempli une mesure de leur SEI et ont répondu à des questions concernant les variables susmentionnées. Ils ont ensuite été soumis à une variété de tests pour évaluer leur quotient intellectuel (QI) et quotient émotionnel (QE).
Un schéma inversé avec l’âge
Les résultats ont montré que les jeunes hommes surestimaient leur QI et leur QE de 5 à 15 points. Cette observation n’est pas nouvelle, car elle concorde avec des recherches antérieures dans le domaine. Cependant, les chercheurs ont été surpris de constater des résultats inversés chez les adultes plus âgés, les femmes déclarant une SEI plus élevée.
Par ailleurs, ceux qui se percevaient comme plus attrayants ont également déclaré une SEI plus élevée. Une explication possible à ce phénomène est le « biais d’estime de soi, » qui peut être décrit comme la tendance des gens à s’évaluer d’une manière qui est cohérente avec leur estime de soi générale. Ainsi, une personne ayant une haute estime de soi aura tendance à se considérer comme plus intelligente qu’une personne manquant d’estime de soi, et ce, même si cette dernière fait preuve d’une intelligence objective plus élevée.
Au regard de ces résultats, les auteurs notent que la dimension de l’âge joue un rôle essentiel pour la SEI chez les personnes âgées. Ainsi, bien qu’elle ait été négligée dans la littérature scientifique, les futures tentatives de recherche devraient la considérer comme une variable tout aussi importante que le sexe. Il est cependant à noter que cette étude ne s’est concentrée que sur un petit échantillon de personnes qui vivent toutes en Grèce.