Ce devait être une partie de plaisir. Au final, rien ne s’est passé comme prévu. Il y a quelques jours, la séance de masturbation d’un jeune homme l’a en effet conduit par inadvertance à passer près d’une semaine à l’hôpital à cause d’un pneumomédiastin spontané.
Le pneumomédiastin spontané est une affection rare qui touche principalement les jeunes hommes. Une augmentation soudaine de la pression dans la cavité thoracique provoque alors une déchirure de certaines membranes pulmonaires, permettant à l’air circulant dans le système respiratoire de s’échapper pour finir dans l’espace de la poitrine situé entre les deux poumons (le médiastin).
Contrairement au pneumomédiastin secondaire, qui est causé par un traumatisme, une intervention iatrogène ou une perforation de l’œsophage, le pneumomédiastin spontané peut être déclenché par une toux violente, une crise d’asthme aiguë, des vomissements excessifs, un exercice physique intense ou une manœuvre de Valsalva. Le pneumomédiastin spontané étendu s’accompagne également d’un emphysème sous-cutané de la poitrine, du cou ou de la tête.
Expérience auto-érotique
Dans le cadre d’une étude, des médecins rapportent le cas d’un jeune homme en bonne santé ayant développé un pneumomédiastin et un emphysème sous-cutané profond apparus pendant la masturbation.
D’après le rapport, publié dans la revue Radiology Case Reports, l’homme s’est rendu aux urgences avec des douleurs thoraciques lancinantes et des difficultés respiratoires. Son visage avait également enflé et les médecins pouvaient entendre des craquements distincts lors de la respiration. Ses symptômes avaient commencé alors qu’il était « allongé dans son lit et se masturbait« , peut-on lire dans l’étude.
Les scanners thoraciques ont rapidement permis de poser le diagnostic. Ses sacs aériens étaient également très endommagés. Les médecins ont donc pris la décision de le placer sous oxygène en soins intensifs. Des antibiotiques lui ont également été administrés à titre préventif.
L’homme n’avait que des antécédents d’asthme léger et niait tout autre facteur de risque connu. Donc, les médecins ont alors incriminé son exercice de masturbation. En parcourant la littérature médicale, ils n’ont trouvé que quelques cas reliant ce trouble à des rapports sexuels entre individus. En revanche, il s’agirait du premier cas documenté associé à une expérience auto-érotique.
Aussi effrayant que cela puisse paraître, le pneumomédiastin spontané n’est généralement qu’une affection bénigne qui disparaît d’elle-même sans nécessiter de traitement spécialisé. Après une nuit aux soins intensifs, l’homme en question a en effet été transféré en chambre, avant de sortir de l’hôpital quatre jours plus tard.