Il souffrait de nécrose après s’être injecté de la cocaïne dans son pénis

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Des corps étrangers sont parfois insérés dans le tractus génito-urinaire. Il y a quelques jours, Sciencepost rapportait d’ailleurs un malheureux cas de mousse isolante injectée dans l’urètre d’une personne, obstruant quasi entièrement le canal et remplissant la vessie. Cette fois-ci, il n’est plus question de mousse, mais de cocaïne.

Produite quasi-exclusivement dans trois pays d’Amérique latine (la Colombie, le Pérou et la Bolivie), la cocaïne est la deuxième drogue illicite la plus trafiquée au monde. Hautement addictive, sa consommation ne cesse d’augmenter. C’est également le cas en France où l’on enregistre une progression des cas d’intoxication aiguë en lien avec sa consommation.

La cocaïne se consomme principalement sous forme de poudre (chlorhydrate de cocaïne). Elle peut être également fumée ou injectée par voie intraveineuse. Ce dernier cas entraîne souvent de graves lésions des veines, notamment un érythème, une thrombophlébite, une vasoconstriction, une nécrose, le développement d’une ulcération veineuse et une occlusion veineuse, ce qui nous ramène à notre étude de cas.

De la cocaïne dans la veine dorsale du pénis

Il y a quelques semaines, aux États-Unis, un homme de 35 ans s’est présenté aux urgences du BronxCare Health System en se plaignant de douleurs péniennes et scrotales atroces et progressives. Trois jours auparavant, ce dernier avait injecté de la cocaïne dans la veine dorsale de son pénis. Un examen génital a révélé un gonflement du pénis, ainsi qu’une nécrose (mort des tissus), des ulcères le long de la tige et des sécrétions nauséabondes.

La gangrène de Fournier a été exclue, de même que toute infection sexuellement transmissible. L’homme a été traité avec des antibiotiques iv à large spectre. Les médecins ont estimé qu’il valait mieux couper le tissu mort de son pénis, mais l’homme a refusé. Après quinze jours d’hospitalisation, ses blessures se sont finalement améliorées et l’infection a été contenue.

Pendant son séjour, l’homme a rapporté qu’il avait une longue histoire d’usage de drogues par voie intraveineuse ayant endommagé d’autres sites d’injection. À court d’options, il s’est finalement tourné vers la veine dorsale de son pénis. À sa sortie de l’hôpital, l’homme a malheureusement refusé le programme de désintoxication proposé par les médecins. Il s’est ensuite volatilisé dans la nature.

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L’importance de la prévention

L’équipe de médecins souligne l’importance d’une anamnèse complète des utilisateurs de drogues intraveineuses, ces derniers risquant de s’injecter des drogues dans des sites inhabituels, comme nous avons pu le voir ici avec la veine dorsale du pénis. Dans ce cas précis, l’utilisation de cette veine peut être associée à la nécrose pénienne, mais également à la gangrène. Aussi, il est primordial que les toxicomanes soient informés des risques potentiels encourus.

En outre, les médecins soulignent que 80% de la cocaïne saisie aux États-Unis est mélangée à du lévamisole, un médicament utilisé pour traiter les infections par des vers parasites. Son ajout permet d’augmenter les profits et d’améliorer les effets de la cocaïne. Or, ce médicament est associé au développement d’une vascularite nécrosante (une inflammation des parois des vaisseaux sanguins), ainsi que de lésions nécrotiques.