Homme ou femme ? Peut-être ni l’un ni l’autre chez les Amérindiens qui envisageaient cinq genres différents !

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Avant que les chrétiens ne colonisent les Indiens d’Amérique, ceux-ci avaient leur propre conception de la notion de genre. En effet, les Amérindiens ne se limitaient pas aux seuls genre homme et femme, mais en avaient trois autres en plus !

Les Amérindiens étaient-ils plus avancés que nous en matière de genre à l’époque des grandes découvertes (avant que les puissances coloniales ne leur imposent une vision binaire liée au christianisme) ? Il faut croire que oui. Il est question ici de bispiritualité, une notion située à des années-lumière de ce que nous connaissons aujourd’hui.

La bispiritualité est un terme générique employé par certaines nations amérindiennes pour qualifier des individus en marge de la notion binaire du genre dictée par la civilisation occidentale. Ainsi, les Indiens d’Amérique avaient cinq genres différents : les hommes masculins, les femmes féminines (jusqu’ici rien exceptionnel), mais également les hommes féminins, les femmes masculines ainsi que les transgenres.

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Dans les sociétés amérindiennes, les individus appartenant à n’importe quel genre vivaient en harmonie et aucune discrimination n’était à déplorer. Cela allait même jusqu’au fait d’éviter d’influencer les enfants qui étaient vêtus de façon neutre afin que ces derniers puissent décider par eux-mêmes à quel genre ils souhaitaient s’identifier. Cette considération était possible, car chez les Indiens d’Amérique, la sexualité des individus importait peu. En effet, chaque personne était principalement définie par son rôle et son utilité au sein de la communauté.

Les personnes qui se définissaient par la notion de Deux Esprits (ou bispirituelles) étaient très respectées, car celles-ci pouvaient assumer des activités à la fois masculines et féminines. Considérées comme un atout par la communauté entière, on leur prêtait une capacité accrue à comprendre le monde, car celles-ci pouvaient voir à travers les yeux d’un homme comme à travers ceux d’une femme. C’est pour cette raison qu’on leur confiait des postes à responsabilité comme chamans, médecins ou encore conseillers matrimoniaux.

Il faut savoir que les Indiens d’Amérique perpétuent encore cette conception du genre et refusent en bloc appellation LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres). Chacun l’aura compris, cette vision se trouve à l’opposé de la conception contemporaine du genre à l’heure où le concept de mariage gay peine à se faire une place dans les sociétés du monde.

Il existe quelques individus bispirituels ayant joui d’une certaine popularité et les livres d’histoire s’en souviennent. Citons par exemple Kaúxuma Núpika, surnommé « l’homme-femme », qui appartenait à la tribu Kootenay ayant vécu au début du XIXe siècle dans l’actuel Canada. Les explorateurs britanniques David Thompson et John Franklin à qui l’on doit une grande partie des connaissances en cartographie relatives à l’Amérique du Nord relataient tous deux leur rencontre avec Kaúxuma Núpika dans leurs récits.