Voici à quoi ressemblait cet homme atteint de nanisme il y a 1 000 ans

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Crédits : Moraes et al./bioRxiv

L’achondroplasie, ou nanisme achondroplasique, représente la forme la plus courante de dysplasie squelettique. Dans le cadre d’une étude, des chercheurs ont réalisé une reconstruction faciale d’un homme souffrant de cette maladie. L’homme, enterré en Pologne il y a environ 1 000 ans, serait décédé entre 30 et 45 ans. 

Il y a quelques mois, des chercheurs avaient effectué la reconstruction faciale d’une femme ayant vécu il y a 4 000 ans. Cette même équipe avait auparavant également reconstruit le visage d’un homme né il y a 8 000 ans. Plus récemment, une autre reconstruction faciale nous offrait aussi un aperçu de ce à quoi pouvait ressembler le Hobbit. Dans le cadre de cette nouvelle étude, des chercheurs ont désormais tenté de reconstituer le visage d’un homme de l’époque médiévale atteint de nanisme. Il s’agit d’une première.

Un homme atteint de nanisme

Pour ces travaux, les chercheurs ont utilisé un crâne déterré à l’origine en 1990 dans un cimetière de Łekno, en Pologne. D’après les premières analyses ayant suivi la découverte de ce crâne, cet homme était atteint d’une maladie connue sous le nom de nanisme achondroplasique. Il s’agit d’une forme spécifique de nanisme causée par une mutation dans le gène FGFR3. Ce dernier est impliqué dans la régulation de la croissance osseuse. D’après l’étude, cette forme de dysplasie squelettique survient dans environ 4 naissances sur 100 000.

Les concernés ont généralement une taille plus petite que la moyenne et des proportions corporelles particulières. Les bras et les jambes sont notamment plus courts que la normale par rapport à leur tronc, tandis que les doigts peuvent être courts et épais. La tête est également plus large avec un front proéminent. Ici, l’individu, qui aurait vécu entre le neuvième et le onzième siècle de notre ère, mesurait 115 centimètres.

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Voici à quoi ressemblait le visage de l’homme sans cheveux ni barbe. Crédits : Moraes et coll./bioRxiv
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Voici la reconstruction terminée. Crédits : Moraes et coll./bioRxiv

Pour effectuer cette reconstruction, les chercheurs ont numérisé les os du crâne sous différents angles en les faisant tourner lentement à 360 degrés sur un plateau. De cette manière, ils ont pu créer plusieurs modèles 3D. Ensuite, ils ont ajouté des marqueurs d’épaisseur des tissus mous sur 31 points anatomiques différents. Pour ce faire, ils ont utilisé les données issues d’échographies d’individus vivants.

Pour relier les tissus mous et les os, les auteurs de l’étude ont finalement superposé un scanner facial d’un « donneur virtuel » à celui du spécimen ancien. Ce donneur n’étant pas atteint de nanisme, l’équipe a dû « déformer » son crâne pour le rendre compatible avec celui de leur homme millénaire.

Les détails de ces travaux sont publiés dans la revue bioRxiv.