Il y a quelques mois, alors qu’il conduisait et souffrait d’un rhume des foins, un homme a ressenti une soudaine envie d’éternuer. Au lieu de le laisser se produire naturellement, il a choisi de réprimer l’éternuement en pinçant son nez et en fermant la bouche. Résultat : cet homme aurait provoqué une déchirure dans sa trachée. Retour sur cet incident singulier.
Un cas de perforation trachéale rare
La perforation trachéale spontanée est une affection rare potentiellement mortelle. La plupart des cas résultent d’interventions médicales, de traumatismes ou de procédures telles que la thyroïdectomie, l’intubation, la trachéotomie percutanée, l’insertion de stent oesophagien, des lésions œsophagiennes corrosives ou des traumatismes tranchants et contondants.
La gestion de la perforation trachéale dépend de divers facteurs, notamment la stabilité hémodynamique du patient (l’état des signes vitaux), ainsi que de la taille et de l’emplacement de la perforation. Certains patients peuvent être traités de manière conservatrice, tandis que d’autres nécessitent une intervention chirurgicale.
Dans le cadre d’une étude de cas, des médecins rapportent un cas exceptionnel de perforation trachéale survenue après un éternuement qui, à leur connaissance, n’avait pas été rapporté auparavant.
Une pression accrue sur la trachée lors de l’éternuement
Un homme d’une trentaine d’années souffrant de rhinite allergique a éprouvé d’intenses douleurs au cou après avoir retenu un éternuement en se pinçant le nez et en fermant la bouche quand il conduisait. À son arrivée aux urgences, il n’a signalé aucune difficulté respiratoire, altération de la voix ou problème de déglutition.
L’examen a ensuite révélé un gonflement bilatéral du cou avec une légère sensation de crépitement au toucher et une limitation des mouvements du cou. Une radiographie des tissus du cou a finalement montré un emphysème chirurgical (de l’air sous la peau), confirmé par un scanner avec contraste, révélant une petite déchirure de la trachée entre la troisième et la quatrième vertèbre thoracique. La perforation trachéale a finalement été attribuée à une pression accrue lors de l’éternuement avec le nez pincé et la bouche fermée.
![trachée éternuement](https://sciencepost.fr/wp-content/uploads/2023/12/9Rvc4QCFfJwvQegvNwR7NT-970-80.png)
Les chirurgiens ont estimé qu’aucune intervention n’était nécessaire et le patient est resté sous observation hospitalière pendant 48 heures sans nécessiter de soins intensifs. Le traitement administré comprenait des analgésiques, des médicaments contre la rhinite allergique et des conseils pour éviter les activités physiques intensives pendant deux semaines.
Cinq semaines plus tard, un scanner a montré que la déchirure était complètement guérie. Bien que l’homme ait eu relativement peu de séquelles, les médecins ont souligné que cet incident doit servir d’avertissement. Ils conseillent à chacun de ne pas retenir un éternuement en pinçant le nez et en fermant la bouche.
Les détails de l’étude de cas sont publiés dans la revue BMJ Case Reports.