Quelle est la différence entre hiverner et hiberner ?

Crédits : Pixabay / fda54

Une seule lettre change, et voilà ces deux mots avec deux sens bien différents. Pour survivre à la rudesse de l’hiver, certains animaux hibernent quand d’autres se contentent d’hiverner. Alors, c’est quoi la différence ?

Si ces deux expressions possèdent la même étymologie latine – hibernare – le sens qui leur a été attribué diverge. D’un point de vue littéral, hiberner signifie « passer l’hiver en état d’hypothermie », si l’on s’en tient à la stricte définition du Larousse. Notons que ce premier terme est principalement réservé au domaine zoologique. Le fait d’hiverner correspond quant à lui au fait de passer l’hiver ou la mauvaise saison à l’abri, toujours selon ce même dictionnaire. Mais si il est employé pour les animaux, il peut également être utilisé pour les objets – comme les bateaux.

C’est d’ailleurs là que le terme hiverner trouve son origine, puisqu’il était auparavant utilisé quand il fallait mettre les navires à l’abri dans un endroit bien protégé pendant la mauvaise saison, et ainsi  leur permettre de sortir de l’hiver sans avoir subi trop de dégâts matériels. C’est seulement après que l’on a étendu cette expression pour pouvoir l’appliquer aux animaux. C’est notamment le cas pour les chevaux, que l’on peut mettre à l’abri dans une écurie pendant l’hiver, mais aussi pour des animaux n’ayant pas besoin d’intervention humaine, à l’image des oiseaux migrateurs qui volent vers des zones plus chaudes au retour du froid.

Si l’on s’en tient au domaine zoologique, la réelle grande différence entre hivernation et hibernation se situe dans le niveau de vigilance observé chez les animaux. En effet, en hibernation, ces derniers seront dans un état léthargique, qui fait que les seules zones actives du cerveau seront celles qui permettent le maintien du bon fonctionnement des fonctions vitales. Au contraire, lorsqu’il est en état d’hivernation, un animal est dans un état bien plus alerte et réactif – bien que plongé dans une certaine torpeur.

Une autre différence entre ces deux états concerne la température corporelle de ceux chez qui ces phénomènes ont été étudiés. Si celle-ci ne descend que très peu pour les animaux qui hivernent, elle chute – parfois jusqu’à 0 °C – chez ceux qui sont en état d’hibernation, de quoi expliquer leur léthargie. Cet état entraîne également une chute du flux sanguin et du rythme cardiaque, lequel peut parfois passer de 360 battements par minute à seulement trois !

Source