Cet hiver, la banquise arctique a bénéficié d’un répit relatif après les records de faible extension des dernières années. Une situation qui traduit un hiver marqué par un régime atmosphérique propice à la concentration du froid à proximité du pôle. En contrepartie, les latitudes moyennes ont été anormalement chaudes.
La glace de mer arctique est fortement affectée par le cycle saisonnier. Elle atteint habituellement son extension maximale annuelle en mars et son extension minimale annuelle en septembre. Sur la période 1981-2010, elle passait ainsi d’environ 15 millions de km² en fin d’hiver à 6 millions de km² en fin d’été. Une modulation saisonnière de près de 9 millions de km².
Au fil des années et des décennies, les surfaces maximale et minimale occupées par la banquise tendent à diminuer en lien avec le réchauffement du climat. Le recul observé au mois de septembre est par exemple estimé à -12,8 % par décennie.
Une distanciation temporaire aux records
Cette année, le maximum d’extension a été atteint le 5 mars avec 15, 05 millions de km². Cela place 2020 en 11e position des années avec les maximums les plus bas. La première place étant détenue par 2017 où l’extension de glace de mer a culminé à 14,41 millions de km² seulement. La valeur mesurée cette année apparaît également comme la plus élevée depuis 2013. Les données présentées dans cet article proviennent du NSIDC (National Snow and Ice Data Center).
Un 11e rang paraît relativement confortable dans le contexte de changement climatique que l’on connaît. Les dernières années ayant été marquées par des valeurs parfois historiquement basses. Toutefois, il faut prendre en compte le fait que la circulation atmosphérique a été particulièrement favorable à la concentration du froid près du bassin arctique cet hiver.
En effet, les méandres du courant-jet sont restés très limités. Aussi, l’Arctique n’a connu que peu d’intrusions douces et humides en provenance des latitudes plus basses. Un mode atmosphérique très caractérisé, propice à la croissance de la glace de mer.
Banquise arctique : un score malgré tout questionnant
Dans ce contexte, on peut s’étonner de terminer malgré tout dans le top 11 des maximums d’extension les plus bas. De toute évidence, l’évolution climatique de fond limite la capacité à développer des phases de rebond. Enfin, l’épaisseur de la glace persiste à des niveaux très bas – en 4e position des plus faibles à ce jour. Et pour cause, ce paramètre répond moins directement à la température hivernale que ne le fait l’extension. À suivre désormais ce qu’il en sera du minimum annuel de septembre. En gardant à l’esprit que l’extension actuelle ne présage pas de ce qu’il adviendra d’ici là.
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