Portrait photographique d'Hitler, vers 1938.

Hitler aurait probablement été gazé par ses propres nazis : ce que révèle son ADN 80 ans après

Une équipe internationale de scientifiques vient de lever le voile sur l’un des secrets les mieux gardés du Troisième Reich. Grâce à des analyses ADN réalisées sur le sang d’Adolf Hitler, des chercheurs ont identifié une maladie génétique rare qui aurait affecté le dictateur nazi tout au long de sa vie. Une découverte qui révèle une cruelle ironie : l’architecte de l’eugénisme nazie présentait lui-même des caractéristiques qu’il considérait comme indignes de survivre.

Un échantillon historique révèle ses secrets

L’histoire de cette découverte commence par un objet pour le moins macabre : un fragment de tissu taché du sang d’Hitler, prélevé sur le canapé où il s’est donné la mort en avril 1945. Cet échantillon, conservé pendant près de huit décennies, a permis aux généticiens d’extraire et d’analyser l’ADN du dictateur avec les technologies modernes de séquençage génétique.

Les résultats, présentés dans le documentaire « L’ADN d’Hitler : le plan d’un dictateur » diffusé sur Channel 4, apportent un éclairage médical sur plusieurs aspects jusqu’alors inexpliqués de la personnalité et du comportement du Führer.

Le syndrome de Kallmann : quand le corps refuse de se développer

Les analyses ont révélé une forte probabilité qu’Hitler souffrait du syndrome de Kallmann, une pathologie génétique rare qui affecte le développement sexuel. Cette maladie se caractérise par une production insuffisante d’hormones hypothalamiques, entraînant notamment de faibles taux de testostérone, une cryptorchidie (testicules non descendus) et, dans certains cas, un développement incomplet des organes génitaux.

« Personne n’a jamais vraiment été en mesure d’expliquer pourquoi Hitler était si mal à l’aise en présence de femmes tout au long de sa vie« , explique Alex Kay, historien à l’Université de Potsdam. Cette pathologie pourrait enfin fournir une explication médicale à son comportement distant avec les femmes et à l’absence présumée de relations intimes au cours de son existence.

Les chansons satiriques alliées de la Seconde Guerre mondiale se moquaient régulièrement de l’anatomie supposée du dictateur, mais ces railleries se fondaient davantage sur la propagande que sur des faits établis. Aujourd’hui, la science semble valider certaines de ces intuitions, bien que de manière totalement fortuite.

Hitler
Crédit : Wikimedia Commons / Archives fédérales allemandes

Un profil génétique troublant

Au-delà du syndrome de Kallmann, les tests ADN ont mis en évidence d’autres particularités génétiques inquiétantes. Hitler présentait des marqueurs génétiques le plaçant dans le premier percentile pour la prédisposition à plusieurs troubles psychiatriques : autisme, schizophrénie et trouble bipolaire.

Turi King, généticienne réputée de l’Université de Bath et connue pour avoir identifié les restes du roi Richard III, souligne l’ironie tragique de ces découvertes : « La politique d’Hitler est entièrement axée sur l’eugénisme. S’il avait pu examiner son propre ADN, il se serait très certainement fait éliminer lui-même. »

La fin d’un mythe ancestral

L’étude a également permis de tordre le cou à une rumeur persistante : celle selon laquelle Hitler aurait eu un grand-père juif. Cette hypothèse reposait sur le fait que sa grand-mère paternelle aurait été enceinte d’un employeur juif. L’analyse du chromosome Y d’Hitler correspond parfaitement à celui de parents paternels identifiés, excluant définitivement cette possibilité.

Comprendre sans excuser

Les chercheurs insistent unanimement sur un point fondamental : ces découvertes génétiques ne peuvent en aucun cas expliquer ni excuser les politiques génocidaires menées par Hitler. Plus de cinquante millions de personnes ont perdu la vie durant la Seconde Guerre mondiale, dont six millions de Juifs systématiquement exterminés.

Ces analyses génétiques ne font qu’ajouter une dimension supplémentaire à notre compréhension historique d’un homme dont les actes ont marqué l’humanité à jamais. Elles nous rappellent surtout que le bourreau de l’eugénisme portait en lui-même les « imperfections » qu’il cherchait à éradiquer de l’humanité.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.