HiCIBaS, le projet qui peut révolutionner l’astronomie

Ciel étoile astronomie
Crédits : Adrian Pelletier / Pixnio

Aujourd’hui, les problèmes que l’astronomie peut poser sont divers. Ils comprennent par exemple : le coût des différentes technologies utilisées, ainsi que la pollution que peuvent provoquer les réacteurs qui envoient certains satellites ou télescopes.

Un projet ingénieux pour l’astronomie

Ambitieux et ingénieux, e projet HiCIBaS (High-Contrast Imaging Balloon System) promet un bel avenir à l’astronomie et à l’étude des exoplanètes. Une exoplanète est une planète qui tourne autour d’une autre étoile que le Soleil.

Les travaux menés par l’équipe de chercheurs de l’Université Laval au Québec, garantissent de répondre aux défis que l’astronomie moderne demande de relever. En effet, le concept est d’envoyer un ballon stratosphérique à 40 000 mètres d’altitude, avec à son bord des appareils astronomiques, dont un télescope. À cette altitude, l’observation du ciel devient plus passionnante.

En effet, une telle prise de hauteur a le mérite de permettre une meilleure qualité d’image, contrairement aux télescopes qui sont à basse altitude, car elle permet d’éviter la pollution atmosphérique, les turbulences de l’air et l’humidité. En bref, les conditions d’observations seront presque identiques à celle des télescopes qui sont mis sur orbite, et ce pour un prix dérisoire en comparaison avec Hubble par exemple (2 milliards de dollars US).

sonde stratosphérique astronomie
Crédits : NASA/David J. Smith/Wikipedia

Un premier test prometteur pour l’avenir

La sonde stratosphérique a décollé samedi 25 août. Elle a effectué 8 heures de vol et contenait à son bord un microscope de 40 cm de diamètre, un système de contrôle permettant d’orienter le télescope, un miroir déformable pour corriger les éventuelles aberrations statiques produites par les optiques du système, ainsi qu’un senseur de front d’onde afin de corriger les turbulences et les vibrations de la nacelle. Le but de ce premier vol était d’effectuer des tests afin de vérifier les différents instruments à bord.

Le professeur Simon Thibault en charge du projet explique ceci : « Le vol de samedi visait à tester ces appareils dans des conditions réelles d’utilisation. L’étape suivante consistera à utiliser un système d’optique adaptative plus performant et un télescope ayant un miroir deux fois plus grand. C’est le minimum pour espérer imager une exoplanète. Nous espérons y arriver dans deux ans. »

Malheureusement, l’équipe a pu contrôler seulement 75 % des appareils. Le professeur Thibault évoque « un problème d’alimentation en puissance créé par un de nos circuits nous a empêchés de tester certaines composantes. Nous en avons pour des mois à analyser les données que nous avons recueillies et pour confirmer le succès de la mission ».

Vidéo parue sur la page Facebook du projet

Quelques difficultés à franchir

Même si le projet est prometteur, il reste des difficultés à surmonter. C’est en effet ce qu’indique le porteur du projet en affirmant que « les températures sont très froides et la pression d’air est 1 000 fois plus faible que sur Terre. Tous les instruments doivent être en mesure de résister à ces conditions. Il joute aussi que l’absence d’air ne permet pas de refroidir les équipements par convection. Il faut distribuer l’excès de température et l’évacuer par radiations vers l’espace. Ensuite, comme le ballon est en mouvement, il faut développer des façons de stabiliser le pointage du télescope. Finalement, le dernier défi est de faire fonctionner tous les systèmes à distance avec une bande passante limitée, ce qui implique qu’il faut bien choisir nos données de télémétrie et de science. »

Il reste encore du travail à fournir, mais il pourrait porter ses fruits d’ici quelques années.

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