Au Botswana, plusieurs centaines d’éléphants ont perdu la vie en l’espace de quelques semaines. D’après de récents tests effectués sur les carcasses, une toxine naturelle pourrait être à l’origine de leur mort. D’autres résultats d’analyses sont encore attendus.
Une véritable hécatombe
Au début du mois de mai, plusieurs éléphants appartenant au même groupe ont été retrouvés morts dans le delta de l’Okavango, au nord du Botswana. Dès lors, les rapports se sont succédés. À ce jour, le gouvernement recense 281 pertes. De leur côté, les écologistes en dénombrent plus de 350.
La cause de ces décès en cascade reste depuis mystérieuse. Plusieurs pistes ont tout de même été envisagées, dont celle de l’empoisonnement au cyanure, souvent utilisé par les braconniers au Zimbabwe. L’hypothèse a néanmoins été rapidement écartée pour deux raisons. D’une part, selon certains rapports locaux, les vautours se nourrissant des carcasses ne semblent présenter aucun signe de comportement anormal. Et d’autre part, toutes les défenses ont été retrouvées intactes.
D’autres ont également proposé l’émergence d’un pathogène entraînant des défaillances neurologiques. Et pour cause, selon plusieurs témoins locaux, certains éléphants auraient en effet été observés en train de tourner en rond.
« Si vous regardez les carcasses, vous remarquez également que beaucoup d’entre eux sont tombés directement sur leur visage, ce qui indique une mort très rapide« , avait souligné le Dr Niall McCann, directeur de la conservation de l’organisation britannique National Park Rescue.
D’après Michael Chase, le directeur de l’ONG Éléphants sans frontières (EWB), d’autres éléphants, toujours en vie, apparaissent également très faibles et léthargiques. Il ajoute que « mâles et femelles de tous âges » semblent concernés par cette maladie mystérieuse.
Une toxine naturelle responsable ?
Le meilleur moyen d’en savoir plus était d’analyser les dépouilles. Dans cet esprit, plusieurs carcasses ont été envoyées vers plusieurs laboratoires. Ces tests, menés en Afrique du Sud, au Canada, au Zimbabwe et aux États-Unis, sont toujours en cours.
« C’est un jeu d’élimination où nous commençons par tester les causes les plus courantes, puis nous passons aux moins courantes. Nous devons ensuite vérifier et corroborer ces résultats à partir de différents tests de laboratoire. Nous espérons fournir une mise à jour plus concrète prochainement« , explique à l’AFP Cyril Taolo. « Mais sur la base de certains des résultats préliminaires que nous avons reçus, nous examinons les toxines naturelles comme cause potentielle« .
Le chercheur souligne en effet que certaines bactéries peuvent produire naturellement du poison, en particulier dans l’eau stagnante. Or, environ 70% des carcasses ont été retrouvées autour de points d’eau.
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