Un rapport traitant des risques liés aux progrès technologiques estime qu’à l’horizon 2030, l’humanité entrera dans une ère donnant de véritables sueurs froides. En effet, il est question de robots tueurs, de missiles hypersoniques, de virus de synthèse ou encore de terrorisme technologique.
Ce rapport baptisé Chocs Futurs (PDF/200 pages) a été élaboré par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), l’équivalent français du National Intelligence Council (NIC) américain. Donald Trump, comme tous les présidents fraîchement élus depuis 1997, a reçu un rapport Global Trends. Vous l’aurez compris, si pendant longtemps, les études traitant de l’avenir de la guerre sont restées confidentielles, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Le rapport français Chocs Futurs a reçu le soutien de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) dont la mission est d’évaluer l’impact des transformations (et ruptures) technologiques pour 2030. L’introduction du document rappelle le contexte géopolitique et évoque un « ordre mondial apolaire (NDLR non bipolaire, contrairement à la Guerre froide), caractérisé par la fin de l’hyperpuissance américaine, un recul relatif de la supériorité économique et militaire des puissances occidentales, la réaffirmation de la nation russe et une ascension inexorable de la Chine. »
L’introduction évoque également une aggravation nette de la menace terroriste ainsi que la diffusion rapide de nombreuses technologies. Ces dernières sont d’ailleurs souvent issues de marchés civils tels que « l’impression additive ou la biologie de synthèse » mettant à disposition d’individus ou de groupes, des moyens guerriers habituellement réservés aux états.
Le rapport contient deux grandes parties bien distinctes, la première traitant de tendances déjà en place amenées à se développer d’ici à 2030. Il y est question de missiles balistiques, de la démocratisation de l’accès à l’espace ou encore des cyberrisques. La SGDSN évoque également la notion de « terrorisme technologique » et Daesh qui a déjà indiqué avoir l’intention d’acquérir des armes de type biologique, chimique, radiologique et même nucléaire.
La seconde partie est plus imaginative, mais fait tout de même réfléchir. Il y est question de ruptures technologiques par une utilisation stratégique des nanosatellites ou de l’impression 3D. Surtout, les actuelles recherches concernant les missiles hypersoniques capables de dépasser Mach 5 sont évoquées ainsi que celles relatives à la biologie de synthèse et aux neurosciences laissant espérer l’arrivée du « soldat augmenté ».
Le rapport comporte un dernier article baptisé « scénario de rupture » imaginant le champ de bataille 3.0 et si ce qui a été évoqué plus haut est déjà très effrayant, force est de constater que la suite fait dans la surenchère. La SGDSN donne la vision de l’omniprésence de robots militaires autonomes (donc équipés d’une I.A), ainsi que du développement d’armes assez incroyables. Celles-ci sont nommées « armes à énergie dirigée » et seraient par exemple capables de neutraliser une ville entière par le biais de puissantes impulsions électromagnétiques. Le rapport indique que de telles armes seront aux mains de la Chine et les États-Unis dès 2030.
Sources : Les Échos — Challenges