Au Groenland, les glaces révèlent la plus intense éruption solaire jamais répertoriée

Crédits : Capture vidéo

Les carottes glacières du Groenland et de l’Antarctique nous parlent du Soleil et révèlent des traces d’une violente éruption en 774.

En 2012, le pic de carbone 14 détecté par une équipe de chercheurs japonais sur des arbres bimillénaires révélait un événement cosmique majeur survenu en l’an 774… mais lequel ? De nouveaux calculs ont tranché en faveur d’une tempête solaire record.

La découverte avait provoqué l’émoi de la communauté scientifique face aux résultats publiés par des chercheurs de l’université japonaise de Nagoya : leur analyse des cernes de deux arbres bimillénaires révélait une flambée inédite du taux de carbone 14 dans l’atmosphère terrestre entre l’an 774 et l’an 775. L’origine de ce pic restait encore incertaine, mais une nouvelle analyse menée par Raimond Muscheler, de l’université de Lund, nous livre la coupable : une éruption solaire, et la plus importante jamais enregistrée.

Pour préciser l’origine de l’événement, Raimond Muscheler et ses collègues ont analysé la composition isotopique de carottes de glace prélevées sur deux sites au Groenland et un troisième en Antarctique, pour en étudier la concentration de carbone 14, de béryllium 10 et de chlore 36. Comparer ces trois isotopes est intéressant, car leur taux de production diffère selon l’énergie et la nature des rayons cosmiques qui frappent l’atmosphère. En analysant les trois isotopes pour le pic de l’année 775, les résultats rapportent une éruption 5 fois plus puissante que celle de 1859, la plus violente jamais enregistrée jusqu’ici, qui avait généré à l’époque des surtensions sur le réseau télégraphique et des incendies en Amérique du Nord.

L’éruption solaire de 774 est ainsi la plus intense jamais répertoriée, et de loin. Si cette éruption avait eu lieu de nos jours, elle aurait sans doute mis temporairement hors service tout le réseau de satellites, l’ensemble des systèmes de communications et de distribution d’électricité.

Source  Pourlascience