Greta Thunberg, élue personnalité de l’année 2019 du « Time »

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Crédits : Capture d'écran Time

Le magazine américain Time vient de révéler sa personnalité de l’année. Le choix s’est porté sur la jeune activiste écologique Greta Thunberg.

Après le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, honoré l’année dernière, place à Greta Thunberg. Le magazine Time vient en effet d’annoncer sur Twitter avoir élu la jeune suédoise « personnalité de l’année 2019 ». Elle devance ainsi Donald Trump, la chef des démocrates au Congrès américain Nancy Pelosi, la joueuse de football américaine Megan Rapinoe, l’agent de la CIA à l’origine de la procédure en destitution du président ukrainien, et les manifestants pro-démocratie de Hong Kong.

Sur la photo de couverture, on peut voir la jeune activiste de 16 ans debout sur un rocher, le regard porté au loin, avec la légende suivante : « Le pouvoir de la jeunesse ».

Un parcours hors du commun

Tout a commencé en mai 2018 avec un concours organisé par le Svenska Dagbladet, proposant aux jeunes Suédois d’écrire un article sur le climat. Ses mots avaient alors touché plusieurs personnes influentes dans le militantisme.

Puis, le 20 août 2018, jour de sa rentrée en neuvième année, la jeune fille avait ensuite fait le piquet de grève devant le Parlement suédois. Elle avait alors expliqué qu’elle n’irait pas à l’école tant que son gouvernement n’aura pas mis en place des moyens concrets pour réduire les émissions de dioxyde de carbone. C’est à ce moment-là que son histoire a commencé à véritablement attirer l’attention de nombreux journalistes.

Depuis la jeune fille a fait du chemin et ne s’est pas démontée. Le 4 décembre 2018, elle a notamment pris la parole à la COP24, avec des mots cinglants : « Nous sommes en face d’une menace existentielle. Ceci est la crise la plus grave que l’humanité ait jamais subie, avait-t-elle déclaré. Notre biosphère est sacrifiée pour que les riches des pays comme le mien puissent vivre dans le luxe ».

Depuis, Greta Thunberg inspire. Elle est notamment à l’origine de la plus grande manifestation climatique de l’histoire de l’humanité, opérée le 20 septembre dernier. Elle avait ensuite enchaîné avec une allocution percutante à l’ONU, aujourd’hui mythique :

« Mon message, c’est que nous vous surveillons. Tout cela n’est pas normal. Je ne devrais pas être ici. Je devrais être à l’école, de l’autre côté de l’Atlantique, avait commencé l’adolescente, avant de s’attaquer directement aux dirigeants de ce monde : Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses ! (…) Des écosystèmes entiers s’effondrent, nous sommes au début d’une extinction de masse, et tout ce dont vous parlez, c’est d’argent, et des contes de fées de croissance économique éternelle ? Comment osez-vous ! ».

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Greta Thunberg – Crédits : Anders Hellberg/Wikimedia

L’icône de toute une génération

La jeune suédoise se présente aujourd’hui comme la porte-parole, libre, de celles et ceux qui se sentent concernés par l’urgence climatique.

« Elle n’est la cheffe d’aucun parti politique ni d’aucun groupe de pression, peut-on lire dans le Time. (…) Elle n’est pas une scientifique ou une politicienne, et n’a pas accès aux leviers d’influence traditionnels : elle n’est ni milliardaire, ni princesse, ni pop star, ni même adulte. C’est une adolescente ordinaire qui, en invoquant le courage de dire la vérité au pouvoir, est devenue l’icône d’une génération ».

Son syndrome d’Asperger est aujourd’hui sa force. « Elle n’opère pas sur le même registre émotionnel que la plupart des personnes qu’elle rencontre, rappelle le magazine. Greta Thunberg ignore les bavardages, et parle en phrases directes et simples. Elle ne peut pas être flattée ou distraite. Elle n’est pas impressionnée par la célébrité des autres, et elle ne semble pas non plus s’intéresser à sa propre renommée grandissante. (…) Là où d’autres sourient pour réduire la tension, Thunberg se flétrit. Là où d’autres parlent le langage de l’espoir, Thunberg répète la science inattaquable : les océans se lèveront. Les villes vont inonder. Des millions de personnes en souffriront ».

En espérant que la voix de Greta Thunberg porte le plus loin et le plus longtemps possible.

Notons que la jeune activiste n’a pas été la seule mise en avant par le magazine. L’équipe de football américaine a également remporté le titre « d’athlète de l’année ». La chanteuse Lizzo a, de son côté, été élue « artiste de l’année », tandis que les employés de la fonction publique aux États-Unis et l’entrepreneur américain Bob Iger ont été élus respectivement « Gardiens » et « Homme d’affaires » de l’année.

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