Greenpeace dévoile les premières images du récif de l’Amazone

Crédits : Wikimedia commons / Ile Maurice

Ce n’est qu’en avril dernier que l’on a découvert l’existence d’un récif corallien d’environ 9 500 km² au large des côtes nord du Brésil. L’ONG Greenpeace y a dépêché un sous-marin et rapporte les premières images d’un trésor à peine découvert, mais déjà menacé.

« Il y a encore un an, personne ne pensait possible l’existence d’un récif corallien dans cette région. Les eaux troubles en raison des sédiments et de la boue charriés par le fleuve ne permettaient pas de soupçonner l’existence d’un récif à cet endroit, la lumière du jour atteignant difficilement les profondeurs », écrivait il y a quelques jours l’ONG Greenpeace. Un récif d’environ 9 500 km² situé au large des côtes nord du Brésil où l’Amazone se jette dans l’Atlantique est pourtant bel et bien présent et les scientifiques de l’ONG ont pu l’explorer à bord d’un sous-marin pour en rapporter de premières images.

Il aura fallu environ quinze minutes à John Hocevar, expert en biologie marine pour Greenpeace USA et pilote de sous-marin, et à Ronaldo Francini Filho, microbiologiste et professeur à l’Université fédérale de Rio de Janeiro pour atteindre les cent mètres de profondeur et en rapporter de magnifiques images. « On peut y voir des dizaines d’espèces différentes d’invertébrés et de poissons, mais aussi des crustacés et des rodolithes. Ronaldo Francini Filho a même identifié un poisson-papillon inconnu au bataillon jusque-là. On retrouve également du corail mou, du corail noir, des escargots de mer, plusieurs espèces d’éponges… Les éponges sont particulièrement importantes pour maintenir l’équilibre des écosystèmes marins. Si elles venaient à disparaître, le récif serait totalement dépourvu de nutriments et de nourriture pour les poissons », écrit Greenpeace. « À l’heure actuelle, seuls 5 % du récif ont été cartographiés », précise Nils Asp, chercheur à l’Université fédéral de l’État du Pará et membre de l’expédition.

John Hocevar et Ronaldo Francini Filho fins prêts pour la première plongée en sous-marins. © Marizilda Cruppe / Greenpeace

Mais ce trésor de la biodiversité à peine découvert est déjà menacé, la région attirant la convoitise des géants de l’industrie pétrolière. Deux d’entre eux, BP et Total, souhaitent y effectuer des forages exploratoires. Une des zones que Total projette de sonder n’est qu’à huit kilomètres du récif et les projets pourraient commencer dès ce premier semestre de 2017. C’est un danger pour le récif, mais également pour l’ensemble de l’écosystème de l’embouchure de l’Amazone. Une pétition a été lancée par l’ONG pour défendre le récif. Vous pouvez la consulter et la signer en cliquant ici.