Popularisée par un groupe de jeunes new-yorkais lassés par la bétonisation, la « green guerilla » ne cesse de prendre de l’ampleur en Europe. En France, c’est Ophélie Damblé, autrice et agricultrice, qui semble en être l’une des figures de proue. Retour sur cette révolution verte.
Qu’est-ce que la green guerilla ?
Ophélie Damblé, autrice et agricultrice urbaine, souhaite démocratiser l’accès à la nature en ville, quitte à en faire un vrai combat, la « green guerilla ». Celle-ci explique le mouvement citoyen comme une réappropriation du milieu urbain :
Ce mouvement est né dans les années 70 à New-York, à l’initiative d’une bande de jeunes qui se sont emparés d’un terrain vague pour le transformer en jardin communautaire.
La green guerilla s’envisage donc comme un mouvement social et environnemental consistant à transformer des espaces urbains abandonnés, mal entretenus ou surbétonnés en jardins ou espaces verts via, généralement, des « bombes à graines« . Ces actions de jardinage sauvage s’inscrivent dans une démarche durable, de sorte à rendre les villes plus vertes et agréables tout en sensibilisant à la question de l’environnement.
La green guerilla n’est pas uniquement du jardinage urbain, c’est aussi un changement de regard sur ce qui nous entoure, comme les « mauvaises herbes » qui peuvent pourtant avoir de nombreuses vertus.
Pourquoi qualifier le mouvement de green guerilla ?
S’il possède un tel nom, c’est que la désobéissance civile intervient souvent dans les opérations prônées par le mouvement. Ainsi, les activistes ne demandent pas de permis ou de quelconque autorisation de semer des graines dans un lieu urbain.

Quelques exemples d’actions militantes prônées par la green guerilla
Pour Ophélie, la pratique de la green guerilla est très diversifiée. La démarche peut ainsi commencer par le fait de semer des graines mellifères sur des pelouses qui manquent de biodiversité, ou encore installer des bacs potagers au pied de son immeuble.
À plus grande échelle, le mouvement peut aussi inviter à défendre des terres et zones menacées de bétonisation et ainsi continuer à les rendre fertiles.
Attention, toutes les graines ne se sèment pas partout
La green guerilla ne doit pas s’envisager comme un mouvement anarchiste où l’on sème des graines à tire-larigot sans réfléchir aux conséquences de ses semences. Ce jardinage sauvage doit être, selon Ophélie Damblé, maîtrisé.
On ne peut pas semer n’importe quoi n’importe où, comme une essence végétale qui viendrait détruire la biodiversité existante. Il faut réfléchir un minimum pour ne pas créer l’effet inverse et mettre en danger les espèces environnantes.

Comment fabriquer des bombes à graines ?
Pour rejoindre le mouvement militant et agir concrètement, les activistes se fabriquent souvent des « bombes à graines », boules végétales enrichies en compost prêtes à être semées en milieu urbain. En voici une recette :
Ingrédients :
- Argile
- Terreau de jardin
- Compost
- Graines mellifères (souci, mauve, bourrache, coquelicot, chèvrefeuille, etc.)
- Eau
Étapes de préparation :
1/ Dans un saladier, mélangez 5 volumes de terre pour 4 d’argile.
2/ Ajoutez un volume de graines puis un autre de compost et mélangez.
3/ Versez l’eau progressivement en malaxant bien le mélange, dont la texture doit s’apparenter à de la pâte à modeler.
4/ Prélevez une petite quantité de pâte et modelez la terre entre vos mains de sorte à former plusieurs boules de la taille d’une balle de ping-pong, ou légèrement plus grosses. Laissez-les sécher 24 heures avant de les utiliser.