La grasse matinée est-elle bonne pour la santé ?

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Après plusieurs nuits trop courtes, on aime à s’accorder quelques grasses matinées lors de nos jours de repos. De récents travaux publiés confirment les bienfaits des grasses matinées, tout en mettant en garde contre les variations trop importantes de nos durées de sommeil.

Faire des grasses matinées, c’est bien, un sommeil régulier et de durée suffisante, c’est mieux. C’est en substance ce qui ressort des travaux réalisés par Josiane Broussard et ses collègues chercheurs de l’université de Chicago, aux États-Unis. Aujourd’hui, près d’un tiers des Français ont un déficit de sommeil engendré pendant les semaines de travail. Comme le montrent de nombreuses études, ce manque chronique de sommeil est néfaste pour la santé, augmentant notamment le risque de diabète et de surpoids.

Pour leur étude, qui conclut bien que les grasses matinées sont réparatrices, l’équipe de Josiane Broussard à demandé à un panel de participants de dormir quatre nuits de quatre heures et demie, puis une de douze heures et une de dix heures. La première phase de privation de sommeil a déréglé le métabolisme du glucose, ce qui est revenu à la normale après les longues nuits de sommeil. Ces grasses matinées empêchent donc le dérèglement métabolique de s’installer, limitant ainsi les risques de diabète.

Cependant, les chercheurs nuancent ces bienfaits et préviennent que les variations trop importantes de la durée du sommeil, en particulier si elles entraînent un décalage par rapport au cycle naturel du jour et de la nuit, ne sont pas si bonnes pour la santé. En effet, certains de nos processus biologiques suivent les rythmes circadiens, synchronisés par l’alternance de la lumière et de l’obscurité. Or, un trop grand décalage entre la tombée du jour et le coucher perturbe le métabolisme et augmente le risque d’obésité et de maladie cardiovasculaire.

Faut-il alors privilégier tout de même les grasses matinées ? « Quand on a une dette de sommeil importante et qu’on commence à la payer, les effets sont certainement bénéfiques » commente Karine Spiegel, de l’Inserm. « Mais ce n’est clairement pas l’idéal et rien ne remplace un sommeil régulier et de durée suffisante », conclut-elle.

Sources : modernmedecine, eurekalert