Des granules de pommes de terre vieux de 10 900 ans découverts

Crédits : University of Utah

Une équipe de chercheurs annonce la découverte de résidus d’amidon de pomme de terre dans les fissures d’un outil de pierre vieux de 10 000 ans dans la région d’Escalante, dans l’Utah (États-Unis) : c’est la première preuve d’utilisation de pommes de terre sauvages en Amérique du Nord.

Plus précisément, il s’agit là de résidus de Solanum jamesii, une espèce de plante herbacée tubéreuse de la famille des Solanaceae qui produit de petites pommes de terre sauvages. Cette espèce, vivace par ses tubercules, est originaire du sud des États-Unis où elle est appelée Colorado wild potato (pomme de terre sauvage du Colorado). Toutes les parties de la plante sont toxiques, mais les tubercules sont comestibles malgré leur teneur en solanine qui leur donne amertume et astringence. Les Indiens Hopis et Navajos les consomment notamment crus ou cuits (bouillis) avec de l’argile saline pour contrecarrer les effets de la solanine.

Les granulés, vieux d’environ 10 900 ans, ont été découverts coincés dans les fissures d’anciens outils de cuisson en pierre découverts dans le site North Creek Shelter, dans la vallée d’Escalante. Ces pommes de terre diffèrent de celles que nous sommes habitués à manger, Solanum tuberosum, domestiquées dans les Andes sud-américaines il y a plus de 7 000 ans. Elles sont néanmoins encore cultivées et consommées dans la région d’Escalante, car elles sont plus nutritives et contiennent notamment plus de protéines, de zinc, de calcium et de fer.

L’étude menée par des chercheurs du Musée d’histoire naturelle d’Utah et publiée dans PNAS détaille ainsi la première utilisation documentée de pommes de terre en Amérique du Nord, donnant aux historiens un nouvel aperçu des régimes alimentaires et des méthodes de cuisson utilisées par nos ancêtres. Les chercheurs pensent que l’espèce fut importée pour être cultivée, les plants ne poussant que dans des endroits très éloignés des sites archéologiques. Les chercheurs estiment par ailleurs que la découverte pourrait nous aider à rendre les pommes de terre d’aujourd’hui plus résistantes à la sécheresse et à la maladie.

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