La grande barrière de corail ne pourra pas être sauvée par les efforts actuels

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Les experts nous auront avertis : la Grande Barrière de Corail ne peut plus être sauvée par les plans existants pour protéger le site. Près d’un tiers de la barrière serait touché et ça ne risque pas de s’arranger.

La Grande Barrière de Corail souffre, et plus que prévu. Une équipe de chercheurs interpellait il y a quelques jours le comité du gouvernement australien en affirmant que la stratégie actuelle pour protéger le récif (le plan de durabilité à long terme Reef 2050) n’était pas réalisable à la lumière des derniers événements de blanchiment de masse enregistrés en 2016. La hausse des températures de l’eau en mars et avril induite par le réchauffement climatique a généré l’année dernière le pire épisode de blanchissement de coraux jamais connu par le récif.

Les chiffres ne sont pas bons. Les premières estimations aériennes et sous-marines suggéraient que 22 % des coraux situés en eaux peu profondes seraient été détruits en 2016. Cette estimation a été révisée à 29 % et la situation risque de s’aggraver en 2017 avec l’épisode de blanchissement actuellement en cours, selon Russell Reichelt, président de la Great Barrier Reef Marine Park Authority. « Nous sommes très préoccupés par le sort de la Grande Barrière de corail elle-même, mais aussi pour ce que ça implique pour les populations et les secteurs économiques qui en dépendent », a-t-il déclaré. Le chercheur suggère que des efforts plus importants devront être menés pour réviser le plan Reef 2050 en englobant les plans pour aborder directement le changement climatique dans la stratégie comme les scientifiques l’ont déjà exhorté.

Rappelons que le corail est une conglomération complexe d’algues microscopiques responsables de la couleur et de très petits animaux appelés polypes. La collaboration (ou symbiose) est essentielle à la vie du corail et est particulièrement vulnérable. À la moindre hausse de température (une augmentation de 1 °C suffit pour les affaiblir) comme observée à notre époque, le corail chasse l’algue. Cette séparation entraîne le blanchiment et donc la mort du corail. Depuis 1980, on assiste à une augmentation du nombre de régions où le blanchiment des coraux est constaté. L’année 1998 a été catastrophique pour les coraux, mais cette année, 16 % des coraux dans le monde entier sont morts.

Ainsi le corail se meurt et continuera de mourir si le phénomène persiste. L’épisode de blanchissement en cours est le quatrième après ceux de 1998, 2002 et 2016. Notons que la hausse des températures n’est pas la seule incriminée. La Grande Barrière est aussi menacée par les ruissellements agricoles, le développement économique et la prolifération des acanthasters, des étoiles de mer qui détruisent les coraux.

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