Les apparences sont parfois trompeuses et ce vieil adage est encore de mise à l’heure actuelle. Pris pour la plus grande anémone du monde avec ses 6 mètres de long, cet animal se révèle être le premier représentant d’un nouvel ordre. Rebaptisé Relicanthus daphneae, il possède des tentacules de près de 6 mètres et vit à proximité des sources hydrothermales.
L’ordre Actiniaria rassemble les anémones de mer qui ont ensuite été classées par rapport à leurs caractères physiques. Mais cette classe est très hétéroclite. D’une espèce à l’autre, la taille, les couleurs et d’autres caractéristiques varient énormément. Pendant quatre ans, les chercheurs ont donc fait plusieurs analyses du génotype, c’est-à-dire des caractères génétiques, de 156 espèces répertoriées. Cela n’ayant jamais été fait auparavant, ils n’ont pas été surpris que la classification précédente soit erronée.
Ainsi, les données moléculaires ont révélé que le Relicanthus daphneae n’appartient pas à l’ordre des actiniaires. Sa ressemblance avec les anémones est due à une convergence évolutive. Cela arrive lorsque par sélection naturelle, des lignées évolutives différentes vivent dans des environnements similaires et finissent par acquérir des aptitudes équivalentes. Par exemple, la capacité du vol battu, c’est-à-dire de battre des ailes de façon constante, chez les oiseaux et les chauves-souris est une évolution convergente.
Comme l’illustre parfaitement Estefanía Rodríguez du Museum d’histoire naturelle d’Amérique, considérer le Relicanthus Daphnae « comme une anémone, c’est comme associer ensemble serpents et vers de terre, juste parce qu’ils ne possèdent pas de pattes ». Ce changement dans la classification est encore plus unique puisque cette espèce est connue depuis un certain temps. « Alors, imaginez ce qui nous reste à découvrir ! » conclut la scientifique.
Sources : Futura Sciences, GNIS, Plosone, Sciences et Avenir