Le grand requin blanc serait incapable de faire la diffĂ©rence entre l’humain et ses proies

requin blanc
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Selon une Ă©tude rĂ©cente, le grand requin blanc possède une si mauvaise vue qu’il confond probablement les surfeurs et autres baigneurs avec ses proies habituelles. Il s’agit de la toute première Ă©tude ayant pour but de vĂ©rifier cette thĂ©orie du point de vue visuel de l’animal.

Une étude inédite sur le requin

Tout d’abord, Ă©voquons le fait que les attaques de requins restent rares, Ă  savoir moins d’une soixantaine par an dans le monde (2020). NĂ©anmoins, ces incidents entretiennent une peur assez disproportionnĂ©e que l’on associe Ă©galement Ă  une ignorance au sujet des motivations de l’animal lui-mĂŞme. Il y a quelques mois, le Queensland et la Nouvelle-Galles-du-Sud (deux provinces australiennes) ont d’ailleurs dĂ©cidĂ© de modifier le langage concernant les attaques de requins. Dans ces contrĂ©es, il est dĂ©sormais question de « rencontres » ou de « morsures ».

GĂ©nĂ©ralement, les espèces susceptibles de s’en prendre aux humains, le plus souvent aux surfeurs, sont le grand requin blanc, le requin-tigre et le requin-bouledogue.

Le requin blanc a la rĂ©putation de pouvoir dĂ©tecter des odeurs et des sons Ă  grande distance. Lorsque la distance se rĂ©duit, on suppose que l’animal fait confiance Ă  sa vue pour repĂ©rer et attaquer une proie. Cependant, des chercheurs de la Macquarie University (Australie) ont menĂ© une Ă©tude inĂ©dite ayant fait l’objet d’une parution dans le Journal of The Royal Society Interface le 27 octobre 2021. Or, les scientifiques y expliquent que du point de vue du requin, ni le mouvement ni la forme ne permettent une distinction visuelle formelle entre les pinnipèdes (ex. : otaries), ses proies habituelles, et les humains.

surfeur
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Une très mauvaise vue

Il faut dire que le système visuel du grand requin blanc est peu sensible aux couleurs. Il est d’ailleurs difficilement capable d’apprĂ©hender les dĂ©tails d’une forme en particulier. En effet, le pouvoir de rĂ©solution du système visuel de l’animal est six fois infĂ©rieur Ă  celui de l’humain. Évoquons aussi le fait que la vue est encore plus mauvaise chez les jeunes requins, si bien que ceux-ci reprĂ©sentent le plus grand risque de morsure pour les baigneurs.

Afin de vĂ©rifier la thĂ©orie en question, les chercheurs ont mis au point des images du point de vue du requin. Un traitement via un programme a en effet permis de mimer le système visuel du requin. Plus particulièrement, il s’agissait de visualiser sa capacitĂ© Ă  distinguer une forme ainsi que son mouvement. Dans les faits, les scientifiques ont enregistrĂ© des scènes de nage au fond d’un bassin. Tour Ă  tour se sont succĂ©dĂ© des otaries Ă  fourrure, des lions de mer et des humains. Ces derniers ont Ă©tĂ© placĂ©s dans diffĂ©rentes configurations relatives Ă  l’utilisation de planches de type longboard, shortboard et hybride, mais aussi avec ou sans battements de jambes.

Selon les rĂ©sultats, le jeune requin blanc se trouve bien incapable de distinguer l’humain de ses proies habituelles. De plus, l’eau de mer Ă©tant moins « praticable visuellement » qu’un bassin d’eau claire, la difficultĂ© est Ă©videmment plus grande.