Grâce à une nouvelle technique, une ONG va planter 73 millions d’arbres pour reboiser l’Amazonie 

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Une association brésilienne porte actuellement le projet de reboisement le plus ambitieux au monde. Ce dernier concerne l’Amazonie, le poumon vert de la planète exploité massivement depuis des années. Ce sont près de 200 espèces d’arbres indigènes qui devraient être plantées dans un avenir proche.

En milieu d’année 2016, la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a été destituée et, depuis, la forêt amazonienne est plus que jamais à la merci des exploitants de bois. Selon l’Institut national sur la recherche spatiale (INPE), ce sont près de 8 000 km² de forêt qui ont été détruits en 2016, soit 29 % de plus qu’en 2015 ! Ces chiffres prennent malheureusement seulement en compte la déforestation autorisée, si bien que la note s’avère en réalité autrement plus salée.

Conservation International, une ONG locale, désire mener à bien un projet d’envergure consistant à reboiser massivement l’Amazonie au niveau des états d’Amazonas, Acre, Pará et Rondônia. Il s’agit d’un projet dont l’ampleur est inédite puisque l’on parle de 73 millions d’arbres. M. Sanjayan, dirigeant de l’ONG, estime que le meilleur moyen de limiter la hausse de la température de 2 °C maximum à la surface du globe, une des résolutions phares de la COP21, est d’urgemment protéger et restaurer les forêts tropicales.

« La question n’est pas simplement de protéger les arbres, mais aussi de savoir quels types d’arbres il faut préserver en priorité. Si l’on part du principe que le but est diminuer le CO2 en l’air, alors il faut s’occuper en premier lieu des forêts tropicales », a déclaré l’intéressé, des propos recueillis par Fast Company. Il s’avère également que 37 % de nos émissions de CO2 pourraient être absorbées en bannissant simplement l’exploitation des forêts.

La technique qui sera utilisée par les porteurs du projet est assez spéciale. Nommée « Mucava », celle-ci, développée depuis quelques temps au Brésil, consiste à planter massivement des graines de 200 espèces indigènes sur les surfaces déboisées. Ces mêmes graines seront fournies par plusieurs centaines d’entreprises locales telles que des fermes ayant participé à l’élaboration d’une véritable collection.

Le but est ici de compter sur la résilience des graines, même si chacune d’entre elles ne donnera pas forcément naissance à un arbre, la sélection naturelle fera effet et les meilleures graines produiront l’effet attendu. Il fait savoir que la génétique de ces graines est de toute façon un atout puisque les espèces indigènes sont capables de grandir même privées d’eau durant quasiment six mois !

Cette technique serait d’ailleurs très productive selon l’ONG, qui évoque un résultat d’environ 2 500 arbres par hectare (5 000 après une décennie) contre 160 pour la technique de reforestation arbre par arbre. Ainsi, ce procédé permettra la reconstitution d’une forêt dense assez rapidement, limitera les coûts et donnera l’occasion de créer de l’emploi pour 2 000 travailleurs locaux.

30 000 hectares, 73 millions d’arbres, des chiffres impressionnants pour un résultat annoncé d’ici 2023. Dans le cas où cet ambitieux projet rencontrerait un succès, le Brésil se rapprochera un peu plus de l’engagement pris lors de la COP21, à savoir restaurer 12 millions d’hectares de forêt. Nous en sommes encore loin mais il faut y croire !

Sources : PositivR – Mashable