Le Gorille de Grauer ou Gorille des plaines orientales, plus grand primate et un des plus proches cousins de l’Homme, pourrait être totalement éteint d’ici à cinq ans seulement, selon une récente estimation.
En l’espace de vingt ans seulement, le Gorille de Grauer, aussi appelé Gorille des plaines orientales, a perdu pas moins de 77 % de sa population, ce qui place cette sous-espèce de gorilles en danger critique d’extinction. À ce rythme-là, ce proche cousin de l’Homme pourrait avoir totalement disparu d’ici à seulement cinq ans. Telles sont les estimations d’une grande étude menée conjointement par le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), la WCS (Wildlife Conservation Society), l’IFF (Flora & Fauna International) et l’Institution congolaise pour la conservation de la nature.
De son vrai nom Gorilla beringei graueri, ce plus grand primate de la Terre avec ses plus de 255 kg pour 1,80 m, fait partie des quatre sous-espèces de l’espèce des Gorilles de l’Est. Vivant exclusivement dans les forêts de la République Démocratique du Congo, sur le continent africain, ce gorille comptait une population de 17 000 spécimens il y a seulement 20 ans, contre 3 800 aujourd’hui.
Cette situation classe désormais le Gorille de Grauer comme espèce en danger critique d’extinction, troisième degré de danger selon le classement établi par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Ainsi, les différentes organisations qui ont participé à ce recensement font désormais pression sur les autorités congolaises pour améliorer la situation rapidement.
L’Homme mis en cause ?
Si la guerre civile qui a frappé le Congo à partir de 1996 s’est terminée en 2003, la faune, la flore et les populations continuent d’en subir les conséquences. Par exemple, nombreuses sont aujourd’hui les milices indépendantes à établir des camps illégaux d’exploitation minière, tuant les primates pour se nourrir en pleine brousse. À cela il faut ajouter le fléau de l’activité de braconnage. « Nous demandons à la République Démocratique du Congo de sécuriser et contrôler activement les régions touchées, dès à présent », déclare Andrew Plumptre, co-auteur de l’étude. « C’est une question non seulement de sécurité nationale, mais aussi de survie pour les gorilles ».
Source : wcs/iff/cirad