Une découverte étonnante vient de secouer notre vision de Mars. Du gel d’eau détecté à l’équateur de la planète rouge, une découverte autrefois impensable dans une région réputée pour son climat hostile, ouvre désormais de fascinantes perspectives.
Du gel d’eau à l’équateur de Mars
La découverte de la présence de gel d’eau à l’équateur de Mars est une percée majeure dans notre compréhension de la planète rouge. Ce phénomène inattendu a été révélé grâce à la collaboration entre deux missions spatiales de l’Agence spatiale européenne (ESA) : l’ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO) et la mission Mars Express.
Auparavant, les scientifiques estimaient que de telles formations de glace étaient impossibles dans cette région en raison de deux facteurs clés : l’exposition directe au Soleil et l’atmosphère ténue de Mars. Tout comme la Terre, cette planète subit en effet des variations saisonnières dues à l’inclinaison de son axe. Cependant, même aux latitudes équatoriales où le Soleil est le plus direct, les températures restent relativement élevées en raison de l’intensité du rayonnement solaire. On pensait donc que toute eau présente en surface serait rapidement évaporée sous l’effet de cette chaleur intense.
Par ailleurs, contrairement à la Terre, Mars possède une atmosphère extrêmement mince, composée principalement de dioxyde de carbone. Or, cette atmosphère peu dense ne permet pas de retenir efficacement la chaleur, ce qui entraîne des variations de température extrêmes entre le jour et la nuit. Ainsi, même si de l’eau parvenait à s’accumuler temporairement à la surface, elle serait rapidement sublimée en raison des conditions atmosphériques.
Ces deux facteurs combinés ont donc conduit les scientifiques à croire que la formation de gel d’eau à l’équateur de Mars était improbable, voire impossible. Cependant, la découverte récente de ces plaques de givre remet en question ces hypothèses et soulève de nouvelles interrogations sur les processus géologiques et climatiques de la planète rouge.

Que révèlent ces observations ?
L’analyse minutieuse des données recueillies révèle plus précisément que ces plaques de givre, bien que temporaires, couvrent une superficie significative sur chacun des volcans observés dans la région de Tharsis. Cette région, la plus grande région volcanique de Mars, abrite douze volcans massifs, dont l’imposant Olympus Mons, le plus haut volcan de Mars et du Système solaire.
Les plaques de givre, qui se forment brièvement autour du lever du Soleil avant de s’évaporer sous l’intensité des rayons solaires, sont d’une finesse remarquable. Selon les estimations, leur épaisseur serait aussi mince qu’un cheveu humain. Malgré cette fragilité, elles recèlent une quantité d’eau considérable. En fait, l’eau contenue dans ces plaques de gel pourrait remplir environ soixante piscines olympiques.
Des implications pour l’exploration future
Cette découverte inattendue soulève naturellement des questions fascinantes sur les processus géologiques et climatiques de Mars. Elle remet également en question nos modèles climatiques existants et nos prévisions sur la distribution de l’eau sur la planète rouge.
Cette observation ouvre aussi de nouvelles perspectives pour l’exploration spatiale de Mars. Elle suggère en effet que des ressources en eau pourraient être disponibles même dans des régions où elles étaient considérées comme inexistantes. Comprendre ces phénomènes hydrologiques sera donc essentiel pour planifier des missions spatiales futures, qu’elles soient robotiques ou habitées.
Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Nature Geoscience.