Deux girafes « naines » repérées pour la première fois à l’état sauvage

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Crédits : Michael B. Brown

Une équipe de chercheurs annonce avoir identifié deux girafes souffrant d’un type de dysplasie squelettique en Ouganda et en Namibie. C’est la première fois que cette affection est documentée chez ces animaux.

Des biologistes à la Giraffe Conservation Foundation ont repéré la première girafe dans le Parc national de Murchison Falls, en Ouganda, dans le cadre d’une enquête photographique. Elle se distinguait alors par des pattes visiblement plus courtes que les autres. Puis, tout en effectuant des travaux similaires en Namibie, ils ont repéré une seconde girafe qui présentait des anomalies morphologiques similaires. Les chercheurs ont naturellement été surpris, dans la mesure où ces deux girafes étaient âgées d’environ six ans. Autrement dit, elles avaient déjà atteint leur pleine maturité et, de fait, auraient dû présenter une longueur de pattes plus importante.

Michael B Brown, qui a dirigé ces travaux, pense que ces deux girafes sont affectées par une affection similaire à la dysplasie squelettique (un terme générique pour désigner des troubles cartilagineux ou squelettiques qui entraînent parfois un développement osseux anormal). Leur étude, publiée dans la revue BMC Research Notes, est la première à décrire ce type de maladie chez ces animaux à l’état sauvage. Après avoir échangé avec certains biologistes travaillant étroitement avec les zoos,  les chercheurs notent que cette particularité n’a visiblement pas non plus été observée chez des girafes en captivité.

Des mensurations inférieures à la moyenne

Pour étudier ces deux spécimens de manière non invasive, les chercheurs se sont appuyés sur la technique de photogrammétrie, généralement adoptée pour mesurer les tailles de grands animaux, comme les éléphants. L’idée consiste à utiliser un télémètre laser pour mesurer la distance entre les éléments d’intérêt. En mesurant la distance entre les pixels numériques de la photo et en les comparant à la taille réelle de la caractéristique focale, les chercheurs peuvent alors déterminer des mesures précises de chaque segment du corps.

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La girafe « naine » repérée en Namibie. Crédits : Michael B Brown

Ces analyses ont permis de constater que ces deux girafes affichaient des mesures métacarpiennes et radiales inférieures à la moyenne. La girafe en Ouganda avait une phalange (le segment le plus bas de la patte) qui était à peu près de la même longueur que celle des autres membres de sa population (environ 21,2 cm). En revanche, cette partie de la patte chez la girafe namibienne était considérablement raccourcie (15,8 cm).

La girafe de Namibie a également développé une longueur de cou plus courte que les autres. En revanche, fait intéressant : la girafe ougandaise semble quant à elle avoir « compensé » une partie de sa petite taille avec une longueur de cou légèrement plus longue (près de 1,5 mètre) que celle d’une girafe du même âge utilisée comme modèle comparatif (1,4 mètre).

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La girafe « naine » photographiée en Ouganda. Crédits : Michael B Brown

Comment alors expliquer ces observations ? C’est difficile à dire avec certitude, mais les chercheurs pensent que ces dysplasies squelettiques pourraient être associées à certains troubles génétiques. Des travaux supplémentaires seront en revanche nécessaires pour les déterminer.